jeudi 30 juin 2022
Recettes Tartes-Tarte aux myrtilles
mercredi 29 juin 2022
Recettes Tartes-Tarte aux poires
mardi 28 juin 2022
lundi 27 juin 2022
Recettes Tartes-Tarte aux kiwis
Lectures Henry MILLER-Plexus
Henry MILLER
Plexus
Traduit de l’Américain par Elisabeth Guertic
(4ème de couverture) Plexus est le deuxième volet de la célèbre autobiographie d’Henry Miller : « La crucifixion en rose », comprenant également Sexus et Nexus. Miller y raconte ses années d’enfance dans un quartier pittoresque de New York, ses aventures de jeune homme que torture que torture le démon de l’écriture et qui, afin de le satisfaire, finit par briser une à une les chaînes qui le rivent à la vie quotidienne de ses compatriotes, son combat difficile pour devenir un artiste. Il connaît la misère, les rebuffades, les vexations de toutes sorte, l’orgueil solitaire de celui qui croit en son génie et parviendra à le faire triompher. Dans cette lutte, sa nouvelle compagne, Mona, pousse le dévouement au-delà des limites communes. Les aventures que vit Henry Miller, les personnages qu’il rencontre, innombrables et curieux, les réflexions que lui inspirent les uns et les autres composent un récit d’une liberté, d’un naturel, d’un humour et d’une audace inouïs.
(1ere phrase :) Dans sa robe persane collante, avec un turban assorti, elle était ravissante.
(Dernière phrase :) L’arbre de la vie est maintenu vivant non par les larmes mais par la certitude que la liberté est réelle et éternelle.
670 pages – Editions Christian Bourgeois Paris 1996
(Aide mémoire perso :)
« Et si l’on me demandait : As-tu joui de ton séjour sur terre ?, je répondrais : « Ma vie n’a été qu’une longue crucifixion en rose. » La suite des aventures du monstre Miller est nettement moins jubilatoire que la crucifixion 1ère époque, ne serait-ce qu’en raison de l’absence complète d’épisodes obscènes, le sexe se résumant à de furtives allusions quand c’était une des matières prépondérantes du bien nommé Sexus. Sans doute le décalage de 13 années entre la rédaction des deux tomes n’y est pas pour rien.
Plexus relate les difficultés matérielles du couple Mona / Val, elle travaillant (c’est-à-dire faisant la serveuse ou l’entraîneuse et recevant des subsides de ses admirateurs par des procédés sur lesquels Miller préfère ne pas trop se pencher), lui bullant à de rares exceptions pour se concentrer sur l’écriture ou l’attente de l’écriture. Toujours au gré des rencontres et des opportunités, Mona et Val se font marchands de petits poèmes, vendeurs ambulants de bonbons, tenanciers d’un speakeasy éphémère à leur domicile. Val finit en vendeur d’encyclopédie au porte à porte, non sans avoir préalablement refusé des offres mirobolantes dans la publicité ou certaines publications. Ils sont contraints à certains moments de retourner vivre chacun chez leurs parents, ceux de Miller se montrant légitimement soucieux d’avoir chez eux leur grand fils de 34 ans, deux fois marié et père d’une petite fille.
Cette Crucifixion en rose est avant tout une leçon de persévérance pour les artistes en herbe dont le talent tarde à être reconnu. Du moins non c’est avant tout un beau morceau de littérature. Les allers-retours chronologiques sont un peu systématiques (Miller tombe sur un type dans la rue et l’on sait qu’on va en prendre pour 15 pages du récit de leurs frasques communes à l’adolescence) mais permettent aussi une respiration agréable.
Sur le plan intellectuel, Miller fait feu de tout bois et multiplie les références, en particulier à ses quatre cavaliers de l’apocalypse que sont Nietzsche l’iconoclaste, Dostoïevski le grand inquisiteur (c’est chic d’avoir un écrivain russe pour mentor, si l’on pense au culte de Mc Liam Wilson pour Tolstoï), Elie Faure le magicien et Oswald Spengler (auteur du Déclin de l’occident) le bâtisseur de schémas. Il invoque également nombre de figures plus obscures mais prometteuses comme John Brown (idéaliste révolutionnaire américain précurseur de la lutte contre l’esclavage), Gilles de Rais (compagnon de Jeanne d’Arc et par ailleurs meurtrier violeur en très grande série) et une multitude d’autres. Sa culture absolument encyclopédique semble confirmer la supposition de Miller selon laquelle 2 à 3 heures de lecture quotidiennes tout au long de sa vie devraient permettre de mourir en ayant lu toutes les choses importantes.
À noter enfin quelques passages franchement ennuyeux, en particulier les récits de rêves et la fin ésotérique consacrée à l’apologie d’Oswald Spengler, qui fait suite aux visions prophétiques d’un certain Claude : on se croirait dans Hermann Hesse, quelle horreur (il est d’ailleurs cité fort à propos par Miller) !
dimanche 26 juin 2022
Lectures Henry MILLER-Sexus
Henry MILLER
Sexus
Traduit de l’Américain par Georges Belmont
(4ème de couverture) Interdit pendant des années, Sexus est l’audacieux premier volet de « la crucifixion en rose », comprenant aussi Plexus et Nexus, où Henry Miller entreprend le récit complet de sa vie tumultueuse, riche d’expériences intérieures et d’aventures. Sexus est l’histoire du grand amour qui, à travers l’inoubliable Mara-Mona, agit comme un révélateur sur Miller, mais aussi l’analyse lucide de la formidable crise qui le secoua et le fit se muer en lui-même. Certains passages très crus, d’une sexualité exacerbée, associent provocation et témoignage : ils sont, dans cette œuvre ardente, riche, puissante, une partie de la vérité dont Miller a fait l’objet de sa vie créatrice. Une franchise absolue, une crudité totale… un « Peau-Rouge » déchaîné dans les rues chaudes. Michel Mohrt.
(1ere phrase :) Ce doit être un jeudi soir que je la rencontrai pour la première fois – au dancing.
(Dernière phrase :) Ouaf ouaf !... Ouaf ! Ouaf ! Ouaf, ouaf, ouaf !
667 pages – Editions Christian Bourgeois Paris 1996
(Aide mémoire perso :)
Premier tome de la Crucifixion en rose, l’autobiographie épaisse de Henry Miller, Sexus relate la période allant de la rencontre de Mara jusqu’au mariage avec Mona (la même personne rebaptisée en cours de route) avec quelques sauts en avant ou en arrière dans le temps, au gré des rencontres. Toute l’existence de Miller semble se dérouler au gré des rencontres, en suivant les envies qui viennent sans jamais laisser s’interposer la moindre limite morale.
À cette époque (1924), Miller a 33 ans, un poste enviable de DRH à la compagnie cosmodémonique des télégraphes et met peu à peu au clou son fantasme d’écriture. Il hait sa femme Maude avec application, semble ignorer sa petite fille (ou refuse d’en parler par pudeur ?), pochetronne et baisouille au gré des rencontres. Un soir au dancing il tombe sur Mara, une entraîneuse, et tombe raide amoureux. Mystérieuse mythomane comme lui toujours à court d’argent, elle semble pouvoir faire contrepoids à son inconséquence par une folie encore plus radicale. Miller divorce, ce qui sonne le démarrage d’une vie sexuelle d’une intensité totalement inédite avec Maude, sans que cela remette une seconde en question l’amour viscéral qu’il porte à Mara (devenue Mona alors que lui devient Val).
Ils emménagent ensemble à Brooklyn dans une location hors de prix en empruntant tout ce qu’ils peuvent et se marient. L’épisode finit en légère dérive mentale à la fin de la journée du mariage. Ici on a clairement affaire à un monstre : de littérature, d’égoïsme, de franchise, de liberté, de frime et de luxure. Le genre qui peut pas croiser une femme désirable sans l’emmancher et qui procure (ou croît procurer) 14 orgasmes à toutes celles qu’il honore de son pénis des plus réactifs.
Le style est phénoménal, jubilatoire, avec des cascades d’images percutantes et incroyablement originales. Il n’a pas son pareil pour provoquer des triques violentes dans le métro, dont l’ingrédient excitant est clairement la transgression. Rien ne le fait reculer : baiser la femme d’un copain, son ex-épouse effondrée, la voisine adolescente, une Irlandaise moche en retour de cuite. Miller ne se sent tenu à aucun engagement vis-à-vis de qui que ce soit, fusse Mona. Il n’éprouve aucune culpabilité pour son absence de tristesse le jour où elle tente de se suicider au moment où il était en pleine fornication avec Maude, n’a aucune intention de payer les pensions alimentaires (alors même qu’il demande à payer double au tribunal).
Il ne prétend pas à la vertu, ni à aucune fiabilité, et ce sans malignité (sauf exception ludique). Cet individualisme radical choque encore le lecteur, alors que le récit date de 1939 et relate des faits de 1924, si du moins le lecteur, pourtant prévenu, a la crédulité de croire sur parole les vantardises de l’auteur.
Miller est enfin un monstre de bavardage qui dure plaisamment et brillamment cinq pages, multipliant les anecdotes à l’énergie, là où l’écrivain moyen semblerait s’appesantir au bout d’un paragraphe. Quelques longueurs psychédéliques auraient pu être élaguées, mais au plus une centaine de pages sur les quelques 650 de ce premier tome. Reste à tenir le rythme sur le millier qui suit.
samedi 25 juin 2022
vendredi 24 juin 2022
jeudi 23 juin 2022
mercredi 22 juin 2022
Billets-Emmanuel Macron victime de sa légèreté
Emmanuel Macron lors de la conférence de presse
donnée à Kiev le 16 juin 2022. | Ludovic Marin / Pool / AFP
Emmanuel Macron victime de sa légèreté
Il avait tout pour lui mais, par désinvolture, il a gâché sa propre réélection et celle de sa majorité. Après avoir chamboulé le jeu électoral droite-gauche de la Ve République, Emmanuel Macron a cassé son propre jouet.
En 2017, Emmanuel Macron
avait brouillé les cartes et changé les règles d'un jeu qu'on pensait figé à
jamais. Consubstantiel à la Ve République, l'affrontement droite-gauche
fut, en quelques mois, balayé. Un jeu de quilles, un désordre inédit d'où
sortit, goguenard, un gamin, entre Rastignac et Tintin, qui raflait la
mise sans coup férir. Cinq ans après, le désordre est toujours là; il s'est
même accru. Mais le désordre s'est vengé de celui qui l'a créé. Par désinvolture,
le président mord la poussière.
Le candidat Cerfa
Reprenons les faits de cette
double campagne ratée.
Mauvais calcul? Vanité?
Orgueil? Désintérêt? Mépris? Condescendance? Maladresse? Parmi les mots qui
viennent à l'esprit pour qualifier la double campagne –ou non-campagne– d'Emmanuel
Macron, ce sont peut-être ceux de légèreté ou de désinvolture qui conviennent
le mieux.
Cinq ans à l'Élysée? Un tel
séjour change un homme. Sans doute ne voit-il plus le monde comme il le
faudrait. Submergé de dossiers, peut-être écoute-t-il un peu moins les ronchons
et davantage les flatteurs. Au palais, on s'isole. Réduite en notes et
statistiques, la perception de la réalité s'émousse et il ne reste plus guère
de temps pour la proximité. Emmanuel Macron a oublié ce qu'était une campagne.
Au candidat inventif,
disruptif, combattif, volontaire et optimiste de 2017 a succédé un habitué
des lieux, prêt à renouveler son bail en signant un formulaire Cerfa, et
quelque peu surpris –on n'ose dire ennuyé– qu'on lui demande de faire campagne.
Le débat, pris de haut
Car il fallait prendre cette
campagne à bras le corps, se mettre en scène, flatter le cul des vaches,
arpenter les rues, bouffer des rillettes et boire des canons, trouver
magnifique le reblochon et sublime la betterave, s'inviter à Pôle emploi, accepter
un collier de fleurs ultramarin, observer une chaîne de montage, faire du
people, pousser un caddie dans un supermarché. Certes, le président avait
arpenté la France pendant cinq ans; mais ces «miles» ne sont jamais portés au
crédit du candidat.
Qu'a-t-il bien pu se passer
dans le cerveau élyséen? Une conjoncture incroyablement favorable le portait.
Certes, la présidence de l'Union européenne obligeait Emmanuel Macron. Mais la
«fin» de la crise sanitaire offrait un espace de liberté retrouvée. Puis la
Russie envahissait l'Ukraine, faisant du chef des armées un chef de
guerre. La percée dans les sondages fut immédiate.
Alors, par l'enchaînement
des événements, le candidat disparut. Sans doute a-t-il cru revivre les
circonstances heureuses de 2017, avec le renoncement de François Hollande et l'échec
industriel de François Fillon. Mais, enfin, où était-il écrit que l'on gagne
sur un coup de dés, par discrétion, par évitement, presque par effraction?
Pourquoi débattre avec ceux qui ne lui arrivaient pas à la
cheville? C'était se voir trop beau, trop grand, trop tôt.
Et, évidemment, plus que
jamais, il fallait débattre. Après un quinquennat où l'affrontement fut
fréquent, ses adversaires, comme l'électorat, l'attendaient dans l'arène.
Macron, redoutable débatteur, n'avait rien à craindre: sa connaissance des
sujets et l'expérience de la fonction lui donnaient un avantage évident. La
constitution de la Ve République, qui réduit –réduisait– l'opposition
à de la figuration, fige et caricature les échanges.
Le besoin de débat était
légitime. Bien sûr, un pugilat à douze eût été absurde lorsqu'un débat à
trois ou quatre était envisageable, et même utile. Le président-candidat refusa
et se contenta du service institutionnel minimum dans l'entre-deux-tours.
L'audace de 2017 avait fui, grippée par l'embourgeoisement de 2022.
Président partout, candidat nulle part
Un embourgeoisement et une
manière de suffisance aussi. Bien, vite, aucune candidature ne parut en mesure
de contester sa victoire. Dès lors, pourquoi débattre avec ceux qui ne lui
arrivaient pas à la cheville? C'était se voir trop beau, trop grand, trop tôt.
Le président méprisait, se dérobait: ses adversaires ne se privèrent pas de le
lui reprocher. Et l'opinion acquiesça qui, bien vite, oublia l'Ukraine pour ne
s'intéresser qu'au plein de diesel. Macron distribua des chèques
cadeaux qui ne calmèrent aucune inquiétude ni aucun ressentiment.
Ses adversaires couraient de
plateau en plateau et leur omniprésence rappelait à tout instant son absence.
Où était-il? Dans son
palais. À Bruxelles. Loin. Il se déguisa en Zelensky. Peut-être
s'ennuyait-il. Cette élection? Une formalité, mais un pensum aussi.
Il partit enfin dans l'arène, puisqu'il le fallait. Dans des débats publics, que ses adversaires dénoncèrent comme préparés (eux-mêmes se gardant bien d'en faire) et qui ne l'étaient pas tout à fait. Il s'en sortit honorablement. Mais les médias, vexés eux aussi de son refus du pugilat télévisé, n'en retenaient que les points négatifs.
C'était comme une punition dont on ignorait l'origine, une manière
de défi: vous voterez pour moi malgré tout.
Peu importait, c'était déjà
plié.
La folle campagne de
2017 était loin. Cinq ans après, plus rien ne surprenait et même
l'enthousiasme des supporters semblait surjoué. Absents des réseaux sociaux, où
les fans de Zemmour et Mélenchon faisaient le spectacle, les macronistes
n'avaient que du désarroi à offrir.
La retraite à 65 ans, une punition sans explications
Pour affaiblir le camp de la
droite, Macron dégaina une retraite à 65 ans. C'était un chiffon
rouge, un cadeau fait à ses adversaires qui s'en emparèrent comme d'un totem.
Il en resta là.
65 ans, et puis plus rien.
Dans une campagne, les propositions doivent se cogner, se frictionner, se
frotter à l'adversaire comme à la population, évoluer, disparaître ou
percer. 65 ans: pour qui? Pourquoi? On l'ignorait. C'était comme une punition
dont on ignorait l'origine, une manière de défi: vous voterez pour moi malgré
tout.
La victoire suivit, plus
large qu'attendue. Mais peut-on tirer gloire d'obtenir 58% des voix face
à la présidente du Rassemblement national? De ce deuxième tour, au fond
étriqué, il ne tira nulle leçon.
Des législatives gagnées d'avance
Pis: il récidiva. En
choisissant un gouvernement où la compétence des ministres masquait mal leur
faiblesse politique et, plus encore, l'impossibilité pour le président de faire
bouger les lignes. Le voyant affaibli, ses adversaires ne lui firent pas le
cadeau d'un ralliement, d'autant plus qu'ils savaient la faible valeur d'un
maroquin avant les élections législatives.
Que l'on s'en réjouisse ou qu'on le déplore, l'électorat n'avait
qu'une seule boussole: sa détestation d'Emmanuel Macron.
Par nature, ou par
mimétisme, Élisabeth Borne ne fit pas davantage campagne que le président.
Les parlementaires de Renaissance partaient au front, sans enthousiasme et sans
soutien. Macron leur fit l'aumône de quelques brefs discours, trop alarmistes
pour être crédibles.
Fait-on campagne sur le
tarmac lorsqu'il n'y a plus d'huile d'arachide ni de moutarde en rayons?
Quel ennui cette campagne et quelle tristesse que ces préoccupations si terre à
terre! De toutes façons, tous le disaient, les législatives ne sont là que pour
donner une majorité au président élu. Une formalité!
La détestation comme bulletin de vote
Léger, absent, désinvolte:
Macron a cru qu'il pourrait gagner à Kiev ou à Bruxelles. Se croyant
irrésistible comme en 2017, il a ignoré la haine, tenace, que sa personnalité
suscite. Au point de faire de chacun de ces quatre tours un référendum
progressif contre lui. Que l'on s'en réjouisse ou qu'on le déplore, l'électorat
n'avait qu'une seule boussole: sa détestation d'Emmanuel Macron. Après sa
victoire en 2017, il avait déclaré vouloir tout faire pour que l'électorat
n'ait «plus aucune raison de voter pour les extrêmes». En juin 2022,
l'extrême gauche et l'extrême droite sont les principaux partis d'opposition.
Et, fait majeur, le RN passe devant Les Républicains. L'échec est total.
Il serait injuste de faire
de Macron le seul responsable de ce nouveau bouleversement. Entamée il y a
trois décennies, la progression du Front national continue et il n'a pu, comme
ses prédécesseurs, l'entraver. Observable dans la plupart des mouvements
sociaux, la radicalisation de la gauche a désormais un relais politique majeur,
celui de la gauche d'opposition, qui a avalé la gauche de
gouvernement. L'abstention progresse inexorablement et la voie «raisonnable» du
centre n'enthousiasme plus guère.
Demain, peut-être, le président
trouvera une coalition inédite, «à l'allemande», qui mettrait fin à notre
passion du fait majoritaire. Et il pourrait, d'une pirouette, y voir une
adéquation avec sa volonté de rassemblement. Mais pour quel projet? Comme ses
supporters, chez qui la déception est à la hauteur de l'occasion gâchée,
Emmanuel Macron sait que cet échec est avant tout le sien. C'est l'échec d'un
enfant gâté de la démocratie qui a trop cru en sa bonne étoile et
refusé la violence d'une campagne électorale avant de la recevoir en boomerang.
Source :
Slate.fr Jean-Marc Proust — Édité par Thomas Messias