Le nombrilisme français
Michaela Wiegel, correspondante du quotidien
allemand conservateur et libéral Frankfurter Allgemeine Zeitung
Courrier international – Que pensez-vous des
bruits qui courent sur l’imminence d’un remaniement du gouvernement français ?
Michaela Wiegel – Il est
surprenant de voir se multiplier les rumeurs sur un tel remaniement alors que
l’Europe fait face à l’une des plus graves crises politiques mondiales depuis
des décennies. On serait tenté de parler de nombrilisme français. Il me semble
que les spéculations quant à un futur gouvernement sont très en deçà des
véritables enjeux auxquels la France fait face.
Courrier international – On parle d’un
gouvernement resserré, l’exemple du gouvernement allemand qui compte seulement
17 membres (contre 38 en France) est notamment cité. Ce projet vous semble-t-il
pertinent ?
Michaela Wiegel – ll m’a
toujours semblé curieux que le gouvernement français compte beaucoup plus de
ministres que le gouvernement allemand. Cela crée d’ailleurs des situations
cocasses lors des conseils de ministres franco-allemands car il arrive qu’un
ministre allemand doive s’entretenir trois ou quatre fois avec ses homologues
français. Cela dit, je pense qu’au fond l’efficacité d’un gouvernement ne
dépend pas du nombre de ses ministres mais de sa volonté politique.
Courrier international – Un remaniement
suffira-t-il au gouvernement Hollande pour concrétiser son “virage libéral” ?
Michaela Wiegel – Le défi
de la France ne se limite pas à ceux et celles qui la gouvernent. Même avec le
gouvernement actuel, le président peut mener une politique de réforme telle
qu’il l’a annoncée le 14 janvier. Sauf qu’il donne aujourd’hui l’impression
d’un enlisement… les actes se font attendre. Schröder à l’époque était allé
très vite et avait présenté le projet de loi sur les réformes de l’agenda 2010
dès le printemps au Bundestag.
Source Courrier International
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