mercredi 30 septembre 2020

lundi 28 septembre 2020

dimanche 27 septembre 2020

vendredi 25 septembre 2020

Billets-POURQUOI LES MÉDIOCRES ONT PRIS LE POUVOIR

 


POURQUOI LES MÉDIOCRES ONT PRIS LE POUVOIR

 

Le philosophe québécois Alain Deneault fustige un monde où, avec la transformation des métiers en « travail », le « moyen » est devenu la norme. Interview.

« Rangez ces ouvrages compliqués, les livres comptables feront l’affaire. Ne soyez ni fier, ni spirituel, ni même à l’aise, vous risqueriez de paraître arrogant. Atténuez vos passions, elles font peur. Surtout, aucune bonne idée, la déchiqueteuse en est pleine. Ce regard perçant qui inquiète, dilatez-le, et décontractez vos lèvres – il faut penser mou et le montrer, parler de son moi en le réduisant à peu de chose : on doit pouvoir vous caser. Les temps ont changé (…) : les médiocres ont pris le pouvoir. » Voilà qui est dit. Alain Deneault n’est pas du genre à mâcher ses mots. Docteur en philosophie et enseignant en sciences politiques à l’université de Montréal, auteur de nombreux ouvrages sur les paradis fiscaux et l’industrie minière, le penseur québécois s’attaque cette fois-ci dans La Médiocratie (Lux Éditeur) à la « révolution anesthésiante » par laquelle le « moyen » est devenu la norme, le « médiocre » a été érigé en modèle. Entretien.

Le Point.fr : Qu’entendez-vous par « médiocratie » ? Quelle différence avec la « médiocrité » ?

Alain Deneault : « Médiocrité » est en français le substantif désignant ce qui est moyen. « Moyenneté » ne se dit pas. Mais quelque chose distingue bien les deux termes. La moyenne renvoie à une abstraction – on parlera de revenus moyens, de compétences moyennes… – tandis que la « médiocrité » désigne cette moyenne-là en acte. Or il ne s’agit pas d’un livre sur la médiocrité, ni d’un essai moraliste ou moralisant, mais une tentative de comprendre une tendance, une dynamique sociale qui contraignent à une production moyenne. C’est la « médiocratie », le stade moyen hissé au rang d’autorité. Elle fonde un ordre dans lequel la moyenne n’est plus une élaboration abstraite permettant de concevoir synthétiquement un état de choses, mais une norme impérieuse qu’il s’agit d’incarner. Si nous sommes honnêtes, on est tous un jour ou l’autre moyens en quelque chose – on ne peut pas toujours être au maximum de nos capacités ! Le problème, c’est que l’on nous contraigne à l’être en toute chose.

Quand la médiocrité est-elle passée à l’acte ? Depuis quand les médiocres ont-ils pris le pouvoir ?

C’est arrivé progressivement. La division et l’industrialisation du travail – manuel et intellectuel – ont largement contribué à l’avènement du pouvoir médiocre. Au XIXe siècle, le « métier » devient « emploi ». Le travail, désormais standardisé, réduit à une activité moyenne avec des critères précis et inflexibles, s’en trouve dépourvu de sens. Ainsi, on peut passer dix heures par jour à confectionner des repas à la chaîne sans pour autant être capable de se préparer à manger chez soi, poser des boulons sur une automobile sans savoir réparer sa propre voiture ou bien vendre des livres et des journaux qu’on ne prend plus le temps de lire soi-même. La fierté du travail bien fait a donc tendance à disparaître. Marx l’explique d’ailleurs très bien dans son Introduction générale à la critique de l’économie politique lorsqu’il analyse que « l’indifférence à l’égard du travail particulier correspond à une forme de société dans laquelle les individus passent avec facilité d’un travail à un autre, et dans laquelle le genre déterminé du travail leur paraît fortuit et par conséquent indifférent. » On passe d’un travail à l’autre comme s’il ne s’agissait que d’un moyen de subsistance. La prestation devient moyenne, le résultat tout autant et les gens parfaitement interchangeables. Auparavant, chez La Bruyère, par exemple, le « médiocre » apparaissait souvent sous la forme d’un rusé, qui se faufile parmi des gens méritants et compétents. À sa suite, quoiqu’extrêmement différents, des auteurs comme Marx, Max Weber, Hans-Magnus Enzensberger ou Laurence Peter font état d’une évolution : le médiocre devient le référent de tout un système.

Un système qui exige avant tout de « jouer le jeu ». Selon vous, cette expression courante pourrait bien être le slogan de la « médiocratie ». Qu’entendez-vous par là ?

Cette expression désormais courante est elle-même assez représentative du problème puisque pauvre sémantiquement. Elle comporte deux fois le même mot sous deux formes différentes. Mais, sous ses dehors ludiques, inoffensifs et enfantins, son sens est bien plus grave. Le jeu serait d’abord un ensemble de règles non écrites et de procédures usuelles quoique informelles auxquelles on doit se prêter si on compte arriver à ses fins. Cela passe essentiellement par certains rituels qui ne sont pas obligatoires, mais marquent un rapport de loyauté à un corps, au réseau. Mais le revers de ces mondanités – soirées, déjeuners, ronds de jambe et renvois d’ascenseur – est violent. On tue symboliquement pour punir un manque d’allégeance au réseau, dans des contextes qui laissent aux plus forts une grande place à l’arbitraire. En fin de compte, cela génère, sans que l’on y prenne garde, des institutions et des organisations corrompues au sens fort, au sens où les représentants d’institutions perdent souvent de vue ce qui les fonde en propre, au profit d’enjeux qui n’ont rien à voir avec leur bien-fondé social et historique. Et la médiocratie gagne du terrain.

La figure qui incarne le mieux, selon vous, la médiocratie serait celle de l’expert. Or on aurait tendance à penser que celui-ci tire justement la société vers le haut. N’est-ce pas paradoxal ?

Le théoricien Edward Saïd a traité de front ce paradoxe en distinguant bien l’expert de l’intellectuel. L’expert, dans la configuration contemporaine, c’est trop souvent celui qui travaille de façon paramétrée, et qui déguise en connaissance des discours d’intérêts. Il est le représentant de pouvoirs qui l’embauchent portant les habits du scientifique désintéressé. L’intellectuel, au contraire, se penche sur des problématiques parce qu’il s’y intéresse en tant que telles, sans commanditaire particulier. L’expert ne se contente pas de donner son savoir à des gens afin qu’ils aient tous les outils pour délibérer : il érige une position idéologique en référent objectif, en savoir. À l’université, c’est une vraie question que doivent désormais se poser les étudiants : veulent-ils devenir des experts ou des intellectuels ? Si tant est que l’université, de plus en plus subventionnée par les firmes privées, soit encore capable de rendre possible ce choix. L’expertise consiste de plus en plus souvent à vendre son cerveau à des acteurs qui en tirent profit.

C’est-à-dire ?

Aujourd’hui, tant s’en faut, les étudiants ne sont plus à l’université uniquement pour acquérir un savoir en tant qu’il a une pertinence sociale. Ils passent nettement pour une marchandise eux-mêmes. L’institution se cache de moins en moins du fait qu’elle vend ce qu’elle fait d’eux aux entreprises privées et autres institutions qui la financent. Ce ne sont pas tant les groupes privés qui financent l’université que l’État qui leur livre l’université comme un pôle de recherche et de développement subventionné. À l’automne 2011, Guy Breton, le recteur de l’université de Montréal, affirmait que « les cerveaux doivent correspondre aux besoins des entreprises », ces mêmes entreprises (bancaires, pharmaceutiques, industrielles, gazières ou médiatiques) qui siègent au conseil d’administration de l’université. On se retrouve face à un isolement de la pensée critique. C’est l’autre versant du problème : on n’a jamais eu autant besoin de sociologues, de philosophes, de littéraires pour décrypter tel ou tel phénomène. Dès lors que les acteurs de ces sphères s’enferment dans des mondes hermétiques, ultra-spécialisés, on se trouve socialement privés de ce dont on a grand besoin : des recherches et une pensée dégagées des contraintes de la professionnalisation.

À l’origine de la médiocratie, vous évoquez la montée en puissance de la « gouvernance ». De quoi s’agit-il ?

Il s’agit du versant politique de la médiocratie. Dans les années 1980, les technocrates de Margaret Thatcher ont repris le corpus de la « gouvernance », d’abord développé dans la théorie de l’entreprise privée, pour subordonner l’État à la culture du secteur privé. Sous le couvert d’une meilleure gestion des institutions publiques, il s’agissait d’appliquer à l’État les méthodes de gestion des entreprises privées, supposées plus efficaces. Dans un régime de gouvernance, la gestion a pris la place de la pensée politique. Tout le vocabulaire traditionnel est renversé, on dit gouvernance pour politique, acceptabilité sociale pour volonté populaire, partenaire pour citoyen… On fait désormais du problem solving en recherchant une solution immédiate et technique pour répondre à un problème immédiat. Cette disqualification de la politique exclut toute réflexion fondée sur des principes, toute vision large articulée autour de la chose publique. C’est l’avancée du désert managérial : un ministère québécois a récemment embauché un « architecte en gouvernance d’entreprises ministérielles » qui devait « maîtriser l’approche client » et se savoir « propriétaire de processus ». Je doute que l’on se comprenne vraiment dans ces milieux. Il est dramatique qu’en nous privant de notre patrimoine lexical politique on efface peu à peu les idées et les grands principes qui nous permettaient de nous orienter publiquement. En ce sens, le terme « gouvernance » est représentatif d’une époque qui préfère les notions vides de sens, qui sont autant de participes présents substantivés : « migrance », « survivance », « militance »…

Si elle est liée, comme vous le dites, à l’économie de marché, comment résister à la « médiocratie » ?

Je ne vais pas faire du problem solving : il n’y a pas de réponse administrative et pragmatique. Mais il existe malgré tout de nombreux moyens de lutter contre cet état ambiant qui ne nous porte pas vers le haut. Résister d’abord au sens de résister au buffet, à la somme de petits avantages qui rendent mesquin. Revenir à des concepts forts pour penser les choses, ne pas laisser la langue pauvre du management nous fondre dessus, s’emparer de sa subjectivité, et retourner comme un objet de la pensée cette langue corruptrice.

Entretien avec Victoria Gairin, Le Point, 16 octore 2016, mise à jour le 5 septembre 2019.

Source  <https://www.luxediteur.com/pourquoi-les-mediocres-ont-pris-le-pouvoir/>

 

jeudi 24 septembre 2020

Recettes Biscuits-Biscuit de Savoie

 Biscuit de Savoie


Préparation : 15 mn

Cuisson : 45 mn

Pour 8 personnes

14 œufs

500 g de sucre en poudre

1 sachet de sucre vanillé

1 pincée de sel

185 g de farine tamisée

185 g de fécule

Beurre pour le moule

1. Cassez les œufs en séparant les blancs des jaunes.

2. Préchauffez le four à 170 °C (th. 5-6).

3. Dans un grand saladier, mettez le sucre en poudre, le sucre vanillé et les jaunes d’œufs, puis mélangez jusqu’à ce que la préparation soit bien lisse et blanchisse.

4. Battez les blancs en neige très ferme avec 1 pincée de sel. Incorporez-les au mélange précédent, avec la farine et la fécule et continuez de bien remuer, en tournant toujours dans le même sens pour ne pas casser les blancs, et jusqu’à ce que la pâte soit homogène.

5. Beurrez un moule à biscuit de Savoie ou un moule à génoise de 28 cm de diamètre, puis poudrez-le de fécule. Versez-y la pâte : le moule ne doit être rempli qu’aux deux tiers.

6. Mettez au four pendant 45 minutes.

7. Démoulez le biscuit sur un plat de service à la sortie du four. Servez-le froid.

Ce biscuit est très léger grâce aux nombreux blancs battus en neige qu’il contient.

Conseil pratique

Vérifiez la cuisson avec la pointe d’un coureau : elle doit ressortir propre.




mercredi 23 septembre 2020

Billets-Les plus beaux villages d'Italie

 

Les plus beaux villages d'Italie

De la Toscane aux Cinque Terre, les plus beaux villages en hauteur d'Italie


Du cœur de la Toscane à l'Italie centrale en passant par les Cinq Terre, on sillonne l'Italie avec ces merveilleux villages en hauteur. Un voyage dolce vita qui sent délicieusement l'été.



© Getty Images

Civita di Bagnoregio

 

Cette merveilleuse citadelle, nichée au cœur de l'Italie, surplombe la vallée du Tibre non loin du lac de Bolsena. Malgré sa réputation très touristique, la cité ne compte que douze habitants à l'année... à voir absolument.

 


 

© Getty Images

Matera

 

Difficile d'imaginer que ce joyau de l'Italie était totalement délaissé il y a de ça cinquante années. Maisons-grottes, rues étroites, panorama à couper le souffle... cette ville de charme vient d'être classée à l'Unesco et élue capitale de la culture du pays en 2019.

 



© Getty Images

Manarola

 

C'est sur la côte du Liguere, juste après Corniglia, que se détachent les couleurs de cet hameau qui respire les vacances. Point d'honneur aux Cinq Terres, Manarola est aussi le point de départ de la Via dell'Amore ; sentier taillé dans la roche juste au-dessus de la mer. 

 



© Getty Images

Pitigliano 

 

En surplomb des gorges de la Lente, ce village toscan est marqué par son passé impressionant avec ses ruelles, ses ruines et ses maisons atypiques. En bonus ? Ses vins issus de ses caves naturelles.

 


© Getty Images

Positano

 

Tout nous enchante dans ce village à même une falaise de la côte amalfitaine. De ses couleurs vives à ses plages de galets en passant par ses ruelles escarpées, le tout bordé de boutiques et de cafés, Positano a tout du séjour de rêve à l'italienne.

 

Source : <https://www.admagazine.fr/lifestyle/le-carnet-adresses-de/diaporama/les-plus-beaux-villages-en-hauteur-ditalie/58424>

 

Par Ambre Clément

mardi 22 septembre 2020

Recettes de Saison Automne-Liqueur de mûres

 


Liqueur de mûres

Préparation : 10 mn

Macération : 1 mois

Conservation : 12 mois

Pour 1,5 litre

1 kg de mûres

250 g de framboises

500 g de sucre en poudre

1 litre d’eau-de-vie blanche à 40°

1. Passez les mûres et les framboises au moulin à légumes, grille fine, puis filtrez le jus obtenu. Vous pouvez aussi passer directement les fruits à la centrifugeuse. Pesez le jus obtenu. Comptez 350 g de sucre pour ½ litre de liquide.

2. Versez le jus des fruits dans un bocal préalablement ébouillanté et séché. Ajoutez le sucre. Mélangez afin de commencer à faire fondre ce dernier, puis versez l’eau-de-vie. Fermez hermétiquement

3. Laissez macérer pendant environ 1 mois à température ambiante en secouant le bocal à plusieurs reprises afin que le sucre termine de fondre.

4. Quand le sucre est parfaitement dissous, mettez en bouteilles. Bouchez et conservez au frais à l’abri de la lumière jusqu’au moment de consommer.



lundi 21 septembre 2020

Recettes Gratins-Gratin abricots et amandes


Gratin abricots et amandes

Préparation : 10 mn
Cuisson : 20 mn
Pour 4 personnes
8 gros abricots
3 œufs
20 cl de crème fraîche
75 g de sucre en poudre
100 g d’amandes en poudre
40 g d’amandes effilées
10 g de beurre pour le moule
1. Préchauffez le four à 180 °C (th. 6).
2. Beurrez un plat à four ou 4 plats à gratin individuels. Rangez les 16 oreillons d’abricots bien serrés dans le plat.
3. Cassez les œufs dans un petit saladier et battez-les en omelette. Ajoutez la crème fraîche, le sucre en poudre, puis les amandes en poudre en fouettant jusqu’à ce que l’ensemble soit bien lisse.
4. Versez ce mélange sur les abricots. Enfournez et faites cuire environ 20 minutes. Sortez du four, parsemez d’amandes effilées sur toute la surface. Servez tiède ou froid.

Variante

Hors saison, vous pouvez préparer ce gratin avec des abricots en conserve.


Recettes Gratins-Croûte savoyarde



Croûte savoyarde

Préparation :
10 mn
Cuisson :
25 mn

Pour 2 personnes 

2 tranches épaisses et larges de pain de campagne de la veille
2 œufs

25 cl de lait

2 gros champignons de Paris
2 petites tomates

30 g de beurre

2 cuillerées à soupe d’huile de tournesol

150 g de fromage râpé (emmenthal, beaufort, tomme ou vacherin)

Sel et poivre du moulin 

1. Battez les œufs avec le lait dans une large assiette creuse, salez et poivrez. Faites-y tremper les tranches de pain.
2. Nettoyez les champignons de Paris et émincez-les. Coupez les tomates en quartiers.
3. Chauffez le beurre et faites-y rissoler les champignons et les tomates pendant 5 à 7 minutes.
4. Préchauffez le four à 200 °C (th. 6-7).
5. Huilez 2 plats individuels suffisamment grands pour contenir une grosse tranche de pain. Déposez dans chaque plat la moitié de la préparation aux champignons, puis le quart du fromage râpé.
6. Disposez par-dessus le pain légèrement égoutté. Terminez par le reste de fromage et un bon tour de moulin à poivre.
7. Faites gratinez au four pendant 15 à 20 minutes.


En-cas reconstituant et idéal par grands froids, cette croûte se décline sous différentes formes et chaque village, voire chaque famille, a sa propre recette. En voici une qui devrait satisfaire tous les amateurs !


Variante Vous pouvez aussi garnir chaque croûte d’un œuf au plat, au sortir du four. Servez aussitôt avec une salade verte bien moutardée, des cornichons, du jambon du pays ou de la viande des Grisons.




Recettes Gratins-Crumble de brocoli au boursin

Crumble de brocoli au boursin

Préparation :
10 mn
Cuisson : 30 mn

Pour 5 personnes 

1 kg de brocolis
1 Boursin à l’ail

¼ de camembert

10 cl de crème fraîche liquide

50 g de farine
30 g de beurre + 1 noix

30 g d’amandes mondées

Sel et poivre du moulin 

1. Lavez les brocolis et éliminez les parties abîmées. Coupez le pied et séparez le chou en petits bouquets. Faites cuire ces derniers pendant 10 minutes dans une grande quantité d’eau bouillante salée : ils doivent être al dente. Égouttez. Salez modérément, car le Boursin et le camembert sont des fromages salés. Poivrez.
2. Préchauffez le four à 190 °C (th. 6-7) et beurrez un plat à gratin. Rangez les bouquets de brocoli dans le plat.
3. Mélangez les deux fromages à la crème fraîche liquide et versez le tout sur les légumes.
4. Mixez grossièrement la farine, le beurre et les amandes mondées. Parsemez-en les brocolis et mettez au four pour 15 à 20 minutes de cuisson.


Les diverses variétés de courges sont disponibles sur les marchés entre septembre et mars, avec un pic de production en automne. Elles se consomment nécessairement cuites, en soupe ou en purée. Leur chair très sucrée est utilisée dans les plats salés et entre dans la composition de nombreux desserts.


Variantes 

Vous pouvez préparer ce gratin avec du chou-fleur, des courgettes, des poireaux…



Recettes Gratins-Gratin dauphinois de courge


Gratin dauphinois de courge

Préparation :
20 mn
Cuisson :
30 mn

Pour 6 personnes 

800 g de courge épluchée
2 gousses d’ail
80 g de beurre
150 g de gruyère râpé

2 œufs

25 cl de crème fleurette

25 cl de lait

Noix de muscade moulue

Sel et poivre du moulin 

1. Épluchez et lavez la courge, puis coupez-la en petites tranches fines. Faites blanchir ces dernières à l’eau bouillante salée pendant 3 minutes.
2. Égouttez les tranches et étalez-les sur un torchon. Pressez-les légèrement pour éliminer l’excédent d’eau ; réservez.
3. Préchauffez le four à 200 °C (th. 6-7).
4. Épluchez les gousses d’ail, puis écrasez-les et parsemez-en un plat à gratin préalablement beurré. Disposez une première couche de courge, saupoudrez de gruyère râpé avant de saler, poivrer et ajouter de la muscade. Répétez cette opération trois fois, en finissant par une couche de courge.
5. Battez légèrement les œufs avec la crème, le lait, du sel et du poivre. Versez ce mélange sur le gratin, parsemez de noisettes de beurre.
6. Glissez le plat au milieu du four pour 20 minutes, puis baissez la température à 180 °C (th. 6) et poursuivez la cuisson durant 10 minutes.


Les diverses variétés de courges sont disponibles sur les marchés entre septembre et mars, avec un pic de production en automne. Elles se consomment nécessairement cuites, en soupe ou en purée. Leur chair très sucrée est utilisée dans les plats salés et entre dans la composition de nombreux desserts.


Variante 

Vous pouvez préparer de la même façon un gratin dauphinois mi-pomme de terre, mi-courge.



dimanche 20 septembre 2020

samedi 19 septembre 2020

vendredi 18 septembre 2020

Billets-Céder le patrimoine des administrations...


Céder le patrimoine des administrations pour rembourser la dette publique

La soutenabilité fiscale de la dette publique dépend de la capacité des administrations à économiser de l’argent, c’est-à-dire à générer des excédents budgétaires. Dans un pays qui nomme « austérité » ce qui fut jadis qualifié de « cagnotte » – un déficit inférieur ou égal à la norme des 3% du PIB héritée du traité de Maastricht – on mesure combien pareil effort semble hors de portée.
Il est cependant un trésor caché – car on en parle peu – qui « gage » la dette publique : l’État, les collectivités locales et les administrations de sécurité sociale, possèdent à elles trois un patrimoine évalué à plus de 2 500 milliards d’euros (2 538 milliards fin 2010), soit environ 125% de leur passif financier!
De quoi s’agit-il ? La LOLF – Loi organique relative aux lois de finances – du 1er août 2001 engage l’État français dans un processus de modernisation budgétaire et fiscale qui, depuis 2006, débouche sur l’élaboration d’une sorte de bilan comptable consolidé des administrations publiques : le compte de patrimoine. Ce dernier, réalisé par l’INSEE, est conforme à une normalisation inspirée de la comptabilité privée : il ne recense que les actifs dont l’administration est propriétaire et qui sont susceptibles de donner lieu à transaction ; en outre, l’estimation comptable de ces actifs est aussi proche que possible de leur valeur « de marché ». Le compte de patrimoine inventorie donc ce que les collectivités publiques possèdent et qu’elles pourraient vendre à un prix relativement proche de l’évaluation comptable. Cela exclut les monuments historiques incessibles ainsi que le domaine public naturel ne donnant pas lieu à droits de propriété (rivières, littoral, etc.).
En 2010, les administrations publiques font état de 1 654 et 884 milliards d’euros d’actifs respectivement non financiers et financiers. En gros, le patrimoine de nos administrations se compose de logements, d’ouvrages de génie civil (routes, ports, aéroports, etc.), de terrains (bâtis ou non) et de titres financiers. Le patrimoine immobilier de l’État (et des « organismes divers d’administration centrale ») s’élèverait par exemple à une centaine de milliards d’euros, son portefeuille de participations avoisinant la même somme.
Les collectivités locales possèderaient, quant à elles, un cinquième environ du patrimoine immobilier français.
Tout cela est de prime abord rassurant. L’État s’est d’ailleurs doté d’organismes chargés d’optimiser la gestion de son patrimoine immobilier (France domaines), immatériel (Agence du patrimoine immatériel de l’État) et financier (Agence des participations de l’État). Pour l’heure, cependant, les cessions immobilières rapportent peu (environ un demi-milliard d’euros par an) et comme de juste, leur produit n’est que marginalement affecté au désendettement.
Quant au produit des cessions de participations (privatisations), il est destiné au financement de l’investissement public.


Supposons toutefois que le désendettement devienne une priorité absolue de politique publique. La cession d’actifs pourrait-elle alors venir au secours du portefeuille du contribuable ? Quatre réserves inclinent ici au pessimisme :
  1. La situation financière des collectivités publiques est contrastée : l’État détient relativement peu d’actifs tandis qu’il porte l’essentiel de la dette. Les collectivités locales sont naturellement dans une situation symétrique. Cette inadéquation entre actifs et passifs publics est institutionnellement problématique. On voit mal les collectivités accepter de céder leur patrimoine afin d’en affecter le produit au désendettement de l’État.

  1. On ne vend pas des actifs en urgence, à moins d’être en situation de faillite. Les actifs liquides des administrations – ceux qu’il est théoriquement loisible de « réaliser » rapidement et à bon prix (essentiellement des créances sur le secteur privé ou les non résidents) – s’élèvent à environ 159 milliards d’euros fin 2012, ce qui permet à l’INSEE d’évaluer la dette nette des administrations publiques à 1 675 milliards.
S’il s’agit d’une somme rondelette, il serait concrètement difficile de la mobiliser rapidement ; y parviendrait-on qu’en outre, cela n’épuiserait pas le problème. Prétendre apurer le passif des administrations au moyen de cessions d’actifs prendrait nécessairement du temps et ne serait fiscalement efficace qu’à condition de stabiliser le niveau de la dette publique, donc de parvenir à l’équilibre budgétaire sur longue période. Cela impliquerait que ces cessions d’actifs soient menées dans le cadre d’une politique de rationalisation des missions de l’État conduisant à une réduction durable de la dépense publique. Las, il est douteux que de telles réformes structurelles résistent aux réquisits du cycle électoral.


  1. L’évaluation comptable des actifs publics est hautement problématique. Les règles comptables en vigueur veulent qu’ils soient évalués à leur « valeur vénale » théorique, soit le prix qu’il serait raisonnable d’en attendre si on décidait de les vendre à l’instant. Quand cette évaluation est trop conjecturale (faute de marché de référence, en particulier), on recourt alors à une non moins hypothétique « valeur de remplacement au coût amorti » (au lieu de correspondre à un prix de cession probable, la valeur comptable de l’actif est alors constituée d’un coût supposé d’achat à l’état neuf, dont on déduit des amortissements correspondant à l’usure du bien). Mais combien valent, au juste, un phare, une route, une digue ou un spectre hertzien (car l’État possède aussi des actifs « incorporels ») ?
Ce problème d’évaluation est déjà conséquent quand il s’agit d’apprécier le patrimoine des entreprises privées ; toutefois, l’actif d’une entreprise a au moins le mérite de valoir ce qu’il permet de rapporter (ainsi, on peut évaluer une usine en fonction du chiffre d’affaires qu’elle permettra de générer). Et l’argent que gagne une entreprise (ses « produits » comptables) vient presque exclusivement de l’exploitation de ses actifs. Tel n’est pas le cas d’une collectivité publique : les revenus de la production et du patrimoine des administrations représentent à peine 10% de leurs recettes totales, lesquelles sont principalement constituées de prélèvements obligatoires.
Rien d’étonnant à cela : les actifs publics ne sont pas censés rapporter d’argent mais contribuer aux missions de service public ; il est donc difficile de leur attribuer une valeur vénale. C’est toute la limite d’une application des normes de comptabilité privée à l’évaluation des actifs d’une organisation publique.


  1. L’État n’est pas un vendeur comme les autres : il dispose d’une prérogative redoutée des acquéreurs. Il peut en effet toucher l’argent du beurre (le prix de cession) tout en prescrivant la manière dont le beurre doit être consommé. Il lui suffit de grever l’usage des actifs cédés de restrictions susceptibles d’en altérer la profitabilité (au vrai, ce pouvoir réglementaire peut aussi constituer un frein à l’investissement purement privé).
Il est donc périlleux de mettre la valeur supposée des actifs publics en face du montant de la dette des administrations, pour tenter d’en minimiser l’importance.
Il n’est cependant pas interdit d’espérer qu’un plan ambitieux de cession/rationalisation des actifs publics aille de pair avec une privatisation progressive de certains services d’éducation, de santé ou d’assurance en particulier (quitte, d’ailleurs, à ce que certains services non régaliens soient plus nettement qu’aujourd’hui délégués aux collectivités locales). Il en résulterait un assainissement durable de nos finances publiques, garant de l’intégrité patrimoniale du contribuable.
À défaut d’une véritable stratégie de désendettement au long cours, une autre option consisterait à répudier purement et simplement la dette publique ; certains économistes le recommandent d’ailleurs sans ambages.

Entre cette dernière option – la spoliation du créancier – et le prélèvement forcé d’un sixième du patrimoine des Français (Taxe Delpla), le lecteur pourra toujours faire son choix. Car même si le pire n’est jamais certain, les propositions radicales ont au moins valeur de sonnette d’alarme. Et le péril fiscal que constitue la dette publique est suffisamment grave pour qu’on ne se prive pas de la tirer.


Source Institut économique Molinari (par Erwan Queinnec)