Des photos qui marqueront à
jamais notre Histoire
Parmi toutes les
photographies prises à travers le monde pour illustrer des moments historiques,
il en existe quelques unes qui resteront à jamais gravées dans les mémoires.
C’est le cas de ces clichés pris entre la fin du 20ème siècle et le début du
21ème qui illustrent des faits poignants de l’époque contemporaine.
- Portrait de Che Gevara lors de l’enterrement des victimes de l’explosion de la Coubre
Le Che, comme il était surnommé à cause d’un tic de langage,
a été pris en portrait lors de l’enterrement des victimes de l’explosion de
la Coubre, le 5 mars 1960. Il était alors âgé de 31 ans mais représentait
déjà l’espoir de beaucoup de personnes et un symbole de rébellion. Cette
photographie, prise par Alterto Korda, est l’une des plus connues du monde
moderne et l’Institute of Art du Maryland l’a surnommée
« photographie la plus célèbre et l’icône graphique du monde du XXème
siècle. » Elle est également considérée comme un symbole de rébellion et
comme étant l’un des portraits les plus célèbres de tous les temps.
- L’abominable agonie d’Omayra
Lors de l’éruption du volcan colombien le Nevado del
Ruiz en 1985, la ville d’Armero a été complètement
détruite. Omayra Sánchez est restée coincée pendant trois jours dans
les gravas de sa propre maison, dans la boue et l’eau insalubre. Les sauveteurs
n’ont pu la sauver car l’opération d’amputation n’était pas possible, tandis
que l’autre option, celle de pomper la boue autour d’elle, n’a pas eu lieu non
plus à cause du manque d’équipement des secours. Cette photographie, publiée
plusieurs mois après la mort de la jeune fille, a été prise par Frank
Fournier et a cristallisé de nombreuses plaintes à propos du gouvernement
colombien, accusé d’indifférence envers les victimes de cette catastrophe.
Selon les témoignages des gens qui l’entouraient pendant son
agonie, Omayra est restée digne et forte jusqu’à ses derniers
instants.
- Des touristes regardent le cadavre d’un immigrant
Prise par Javier Bauluz, seul photographe espagnol à avoir
reçu le fameux prix Pulitzer, cette photographie montre deux touristes sur une
plage espagnole qui regardent le corps d’un immigrant mort échoué sur le sable.
Objet d’une polémique, ce cliché dénonce l’hypocrisie des autorités et de
certains Espagnols en ce qui concerne l’immigration illégale de personnes
voulant se rendre en Europe et en Espagne.
- Kim, la jeune vietnamienne fuyant le napalm
L’une des plus célèbres photographies de guerre au monde, celle
de Kim Phuc, une jeune vietnamienne fuyant les lieux d’un bombardement au
napalm par l’armée américaine lors de la guerre du Vietnam. Cette photographie
a été prise par Nick Ut le 8 juin 1972 et montre toute la douleur et la
détresse des habitants d’un village, brûlés et fuyant le désastre. La
photographie a été prise au moment où les vêtements de Kim Phuc se
sont consumés sous l’effet du napalm. La jeune fille a été hospitalisée pendant
14 mois, souffrant de graves brûlures et a dû subir un total de 17 greffes de
peau. Aujourd’hui, Pham Thi Kim Phuc est mariée et mère de deux
enfants. Elle préside la Fondation Kim Phuc et est ambassadrice à
l’UNESCO.
- L’exécution d’un rebelle Vietcong à Saïgon
Saïgon est l’ancien nom de la ville
vietnamienne Hô-Chi-Minh-Ville. Cette photographie a été prise
par Eddie Adams, lauréat du prix Pulitzer, le 1er février 1968. Elle
montre l’assassinat d’un rebelle Vietcong par le chef de la police de la ville.
Le prisonnier a les mains attachées alors que le « colonel » est sur
le point d’appuyer sur la détente. Eddy Adams dira ensuite :
« Le colonel a tué le prisonnier, j’ai tué le colonel avec mon appareil
photo. »
- L’afghane aux yeux verts
Cette photographie est signée Steve McCurry et date de
juin 1984.Sharbat Gula avait alors 12 ans et stationnait dans un camp de
réfugiés afghans au Pakistan, lors de l’invasion de l’Union soviétique. Le
cliché a été utilisé comme couverture du magazine National
Geographic et est rapidement devenu l’une de ses couvertures les plus
emblématiques. Le nom de la jeune fille est resté inconnu pendant longtemps,
jusqu’à ce qu’après 17 ans de recherches Steve McCurry retrouve sa
trace dans la région. Elle est revenue en Afghanistan en 1992 et ne savait pas
qu’elle était devenue une telle icône. Son identité a été confirmée à 99,9% par
les experts du FBI.
- Le baiser de Times Square
« Dites adieu à la guerre » est une photo prise
par Victor Jorgensen à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le 14
août 1945, à Times Square. Elle représente un soldat américain embrassant
une infirmière qui ne s’étaient jamais vus auparavant et qui montre la
spontanéité et la joie de la population après la fin de cette guerre. Nos
lecteurs nous ont fait part d’un article qui explique que cette photographie
devenue célèbre représenterait en réalité une agression sexuelle.
- Le rebelle inconnu de Tian’anmen
C’est le surnom donné à cet homme qui se tient debout face à une
file de chars chinois, lors de l’insurrection de la
place Tian’anmen en 1989. Pris par Jeff Widener, ce cliché a
ensuite été utilisé par le gouvernement chinois pour symboliser la compassion
des soldats envers les habitants dans leur mission de protection des civils. En
effet, malgré l’ordre d’avancer donné par ses supérieurs, le conducteur du
premier char a refusé d’obéir.
- L’homme qui tombe
« L’homme qui tombe » est une photo prise lors des
attentats du 11 septembre 2001. Signée Richard Drew, elle montre un homme
sautant du haut d’une des deux tours jumelles du World Trade Center. Cet
homme a certainement fait ce choix pour éviter l’asphyxie des fumées toxiques
ou parce qu’il n’y avait peut-être pas d’autres issues possibles.
- Le prêtre Luis Maria Padilla aidant un soldat blessé au Venezuela
L’aumônier Luis Maria Padilla tient dans ses bras un
soldat blessé au cours de l’insurrection de Puerto Cabello au
Venezuela, en 1962 où le gouvernement a réprimé dans le sang cette rébellion.
Dans les bras du prêtre, le soldat arrivait à peine à prononcer les mots
« Aidez-moi mon père » et a finalement été touché par une deuxième
balle, toujours dans les bras de Luis Maria Padilla.
- Protestation contre des policiers venus évacuer des paysans de leurs champs
Cette femme fait partie du mouvement des sans-terre, au
Brésil. Dans ce cliché pris en 2009 par Luiz Vasconcelos, elle s’oppose
aux forces de l’ordre venues évacuer les habitants de terres réquisitionnées
par l’état brésilien et investies par 200 paysans en guise de protestation.
- L’immolation du moine vietnamien Thich Quang Duc
Célèbre photographie, prise par Malcom Browne, d’un moine
vietnamien (un bonze) s’immolant par le feu dans les rues de Saïgon, le 11
juin 1963 en guise de protestation contre les répressions anti-bouddhistes
perpétrées par l’armée selon l’ordre du président de confession chrétienne.
L’image a marqué par les témoignages des gens présents lors de la scène
puisque Thich Quang Duc est resté immobile, sans crier ni parler
pendant que le feu le brûlait entièrement. Incinéré, seul son cœur serait resté
intact, ce qui lui a notamment valu le statut de saint et son cœur considéré
comme une relique sacrée.
- Une fillette soudanaise épiée par un vautour
Ce cliché saisissant représente une fillette soudanaise aux portes
de la mort : émaciée, épuisée et affamée, la petite fille git sur le sol tandis
qu’un vautour attend patiemment sa mort pour se nourrir de son cadavre… Le
photographe et lauréat du prix Pulitzer, Kevin Carter, s’est suicidé
quatre mois plus tard, rongé par la culpabilité. Ce qu’il y a de miraculeux
dans cette histoire est que la petite fille photographiée a finalement survécu
!
Ces clichés sont vraiment frappants et poignants. On est sans voix
devant de pareilles photographies qui illustrent avec justesse des moments clés
de notre Histoire. Quelle est la photographie historique qui vous a le plus
marqué ?