jeudi 30 juin 2022

Recettes Tartes-Tarte aux myrtilles


Tarte aux myrtilles

Préparation : 20 mn
Cuisson : 30 mn
Pour 6 personnes
Pour la pâte :
225 g de farine
90 g de beurre mou
1 cuillerée à soupe de sucre
1 jaune d’œuf
1 pincée de sel
Pour la garniture :
450 g de myrtilles
50 g de chapelure
1 cuillerée de sucre glace
1. Versez la farine dans le bol d'Un mixeur, ajoutez 90 g de beurre, le jaune d'œuf, le sucre, le sel.
2. Mixez jusqu'à ce que les ingrédients forment une pâte bien homogène.
3. Retirez cette pâte du mixeur et roulez-la en boule. Laissez-la reposer au frais pendant 15 à 20 min.
4. Préchauffez le four à 210 °C (th. 7).
5. Mettez les myrtilles dans une terrine, ajoutez le sucre, et mélangez délicatement.
6. Garnissez-en un moule à tarte beurré de 25 cm de diamètre.
7. Piquez le fond de pâte de quelques coups de fourchette, répartissez dessus la chapelure, versez les myrtilles et étalez-les.
8. Glissez la tarte au four. Laissez-la cuire 25 à 30 min.
9. Retirez la tarte du four, laissez-la tiédir, puis démoulez sur un plat.
10. Servez tiède ou juste froid. Poudrez de sucre glace.

Vous pouvez remplacer la chapelure par des biscuits à la cuiller écrasés.

mercredi 29 juin 2022

Recettes Tartes-Tarte aux poires


Tarte aux poires


Préparation : 10 mn
Cuisson : 20 mn
Pour 4 personnes
1 rouleau de pâte sablée pré étalée de 230 g
250 g de chocolat noir
3 cuillerées à soupe de crème fraîche épaisse
800 g de poires au sirop en conserve
1. Préchauffez le four à 210 °C (th.7).
2. Garnissez un moule à tarte de pâte sablée, piquez le fond avec une fourchette, garnissez la pâte d’une feuille de papier sulfurisé et de billes de cuisson (ou de haricots secs), et faites cuire à blanc pendant 20 minutes.
3. Pendant ce temps, faites fondre le chocolat à feu doux avec la crème fraîche, en remuant sans arrêt. Égouttez les poires.
4. Lorsque la pâte est cuite, sortez-la du four, mettez-la sur un plat de service.
5. Versez le chocolat chaud sur le fond de tarte. Coupez chaque poire en lamelles et posez celles-ci sur le dessus en formant une fleur. Laissez refroidir avant de servir.

Cette tarte vite prête est vraiment trop bonne.

Variante
Saupoudrez la tarte d’amandes effilées au moment de servir.

Conseil
Préparez des poires au sirop : faites cuire des poires épluchées et coupées en lamelles dans un sirop composé de 50 cl d’eau, de 4 cuillerées à soupe de sucre et de jus de ½ citron, pendant 20 minutes.

mardi 28 juin 2022

lundi 27 juin 2022

Recettes Tartes-Tarte aux kiwis


Tarte aux kiwis

Préparation : 20 mn
Repos de la pâte : 30 mn
Cuisson : 20 mn
Pour 6 personnes
5 ou 6 kiwis
Pour la pâte brisée :
150 g de farine tamisée
100 g de beurre mou
2 cuillerées à soupe de sucre en poudre
5 cuillerées à soupe d’eau froide
1 pincée de sel
Pour la crème :
2 jaunes d’œufs
80 g de sucre en poudre
1 cuillerée à café de farine
20 cl de lait
1 cuillerée à soupe de gelée de groseille
1. Préparez la pâte brisée : coupez le beurre en très petits morceaux. Dans un saladier, versez la farine et creusez un puits au milieu. Ajoutez le sel, le sucre puis les morceaux de beurre. Assemblez rapidement les ingrédients en effritant le mélange du bout des doigts. Versez de l’eau (1 cuillerée à soupe à la fois) pour amalgamer l’ensemble, puis travaillez la pâte jusqu’à ce qu’elle soit bien souple (ni trop molle, ni trop collante). Farinez très légèrement le plan de travail, posez-y la pâte puis étalez-la en l’écrasant, sans trop la pétrir. Formez une boule, enveloppez-la dans un film alimentaire et laissez-la reposer au moins 30 minutes.
2. Préchauffez le four à 200 °C (th. 6-7).
3. Étalez la pâte sur 3 mm d’épaisseur environ et garnissez-en un moule à tarte beurré de 26 cm de diamètre. Piquez le fond avec une fourchette, recouvrez-le de papier sulfurisé et de légumes secs et enfournez pour 20 minutes.
4. Préparez la crème : mélangez dans une casserole les jaunes d’œufs, le sucre en poudre, la farine et le lait. Faites cuire sur feu doux en remuant jusqu’à ce que la crème nappe la cuillère. Hors du feu, ajoutez la gelée de groseille.
5. Sortez le fond de tarte du four, laissez-le tiédir, puis versez-y la crème.
6. Pelez les kiwis : coupez-les en fines rondelles. Disposez-les sur la crème en les faisant se chevaucher légèrement. Mettez au réfrigérateur jusqu’au moment de servir.




Lectures Henry MILLER-Plexus

 

Henry MILLER 

Plexus 

Traduit de l’Américain par Elisabeth Guertic 

(4ème de couverture) Plexus est le deuxième volet de la célèbre autobiographie d’Henry Miller : « La crucifixion en rose », comprenant également Sexus et Nexus. Miller y raconte ses années d’enfance dans un quartier pittoresque de New York, ses aventures de jeune homme que torture que torture le démon de l’écriture et qui, afin de le satisfaire, finit par briser une à une les chaînes qui le rivent à la vie quotidienne de ses compatriotes, son combat difficile pour devenir un artiste. Il connaît la misère, les rebuffades, les vexations de toutes sorte, l’orgueil solitaire de celui qui croit en son génie et parviendra à le faire triompher. Dans cette lutte, sa nouvelle compagne, Mona, pousse le dévouement au-delà des limites communes. Les aventures que vit Henry Miller, les personnages qu’il rencontre, innombrables et curieux, les réflexions que lui inspirent les uns et les autres composent un récit d’une liberté, d’un naturel, d’un humour et d’une audace inouïs. 

(1ere phrase :) Dans sa robe persane collante, avec un turban assorti, elle était ravissante. 

(Dernière phrase :) L’arbre de la vie est maintenu vivant non par les larmes mais par la certitude que la liberté est réelle et éternelle. 

670 pages – Editions Christian Bourgeois Paris 1996 

(Aide mémoire perso :) 

« Et si l’on me demandait : As-tu joui de ton séjour sur terre ?, je répondrais : « Ma vie n’a été qu’une longue crucifixion en rose. » La suite des aventures du monstre Miller est nettement moins jubilatoire que la crucifixion 1ère époque, ne serait-ce qu’en raison de l’absence complète d’épisodes obscènes, le sexe se résumant à de furtives allusions quand c’était une des matières prépondérantes du bien nommé Sexus. Sans doute le décalage de 13 années entre la rédaction des deux tomes n’y est pas pour rien. 

Plexus relate les difficultés matérielles du couple Mona / Val, elle travaillant (c’est-à-dire faisant la serveuse ou l’entraîneuse et recevant des subsides de ses admirateurs par des procédés sur lesquels Miller préfère ne pas trop se pencher), lui bullant à de rares exceptions pour se concentrer sur l’écriture ou l’attente de l’écriture. Toujours au gré des rencontres et des opportunités, Mona et Val se font marchands de petits poèmes, vendeurs ambulants de bonbons, tenanciers d’un speakeasy éphémère à leur domicile. Val finit en vendeur d’encyclopédie au porte à porte, non sans avoir préalablement refusé des offres mirobolantes dans la publicité ou certaines publications. Ils sont contraints à certains moments de retourner vivre chacun chez leurs parents, ceux de Miller se montrant légitimement soucieux d’avoir chez eux leur grand fils de 34 ans, deux fois marié et père d’une petite fille. 

Cette Crucifixion en rose est avant tout une leçon de persévérance pour les artistes en herbe dont le talent tarde à être reconnu. Du moins non c’est avant tout un beau morceau de littérature. Les allers-retours chronologiques sont un peu systématiques (Miller tombe sur un type dans la rue et l’on sait qu’on va en prendre pour 15 pages du récit de leurs frasques communes à l’adolescence) mais permettent aussi une respiration agréable. 

Sur le plan intellectuel, Miller fait feu de tout bois et multiplie les références, en particulier à ses quatre cavaliers de l’apocalypse que sont Nietzsche l’iconoclaste, Dostoïevski le grand inquisiteur (c’est chic d’avoir un écrivain russe pour mentor, si l’on pense au culte de Mc Liam Wilson pour Tolstoï), Elie Faure le magicien et Oswald Spengler (auteur du Déclin de l’occident) le bâtisseur de schémas. Il invoque également nombre de figures plus obscures mais prometteuses comme John Brown (idéaliste révolutionnaire américain précurseur de la lutte contre l’esclavage), Gilles de Rais (compagnon de Jeanne d’Arc et par ailleurs meurtrier violeur en très grande série) et une multitude d’autres. Sa culture absolument encyclopédique semble confirmer la supposition de Miller selon laquelle 2 à 3 heures de lecture quotidiennes tout au long de sa vie devraient permettre de mourir en ayant lu toutes les choses importantes. 

À noter enfin quelques passages franchement ennuyeux, en particulier les récits de rêves et la fin ésotérique consacrée à l’apologie d’Oswald Spengler, qui fait suite aux visions prophétiques d’un certain Claude : on se croirait dans Hermann Hesse, quelle horreur (il est d’ailleurs cité fort à propos par Miller) !

dimanche 26 juin 2022

Lectures Henry MILLER-Sexus

 

Henry MILLER 

Sexus 

Traduit de l’Américain par Georges Belmont 

(4ème de couverture) Interdit pendant des années, Sexus est l’audacieux premier volet de « la crucifixion en rose », comprenant aussi Plexus et Nexus, où Henry Miller entreprend le récit complet de sa vie tumultueuse, riche d’expériences intérieures et d’aventures. Sexus est l’histoire du grand amour qui, à travers l’inoubliable Mara-Mona, agit comme un révélateur sur Miller, mais aussi l’analyse lucide de la formidable crise qui le secoua et le fit se muer en lui-même. Certains passages très crus, d’une sexualité exacerbée, associent provocation et témoignage : ils sont, dans cette œuvre ardente, riche, puissante, une partie de la vérité dont Miller a fait l’objet de sa vie créatrice. Une franchise absolue, une crudité totale… un « Peau-Rouge » déchaîné dans les rues chaudes. Michel Mohrt. 

(1ere phrase :) Ce doit être un jeudi soir que je la rencontrai pour la première fois – au dancing. 

(Dernière phrase :) Ouaf ouaf !... Ouaf ! Ouaf ! Ouaf, ouaf, ouaf ! 

667 pages – Editions Christian Bourgeois Paris 1996 

(Aide mémoire perso :) 

Premier tome de la Crucifixion en rose, l’autobiographie épaisse de Henry Miller, Sexus relate la période allant de la rencontre de Mara jusqu’au mariage avec Mona (la même personne rebaptisée en cours de route) avec quelques sauts en avant ou en arrière dans le temps, au gré des rencontres. Toute l’existence de Miller semble se dérouler au gré des rencontres, en suivant les envies qui viennent sans jamais laisser s’interposer la moindre limite morale.

 À cette époque (1924), Miller a 33 ans, un poste enviable de DRH à la compagnie cosmodémonique des télégraphes et met peu à peu au clou son fantasme d’écriture. Il hait sa femme Maude avec application, semble ignorer sa petite fille (ou refuse d’en parler par pudeur ?), pochetronne et baisouille au gré des rencontres. Un soir au dancing il tombe sur Mara, une entraîneuse, et tombe raide amoureux. Mystérieuse mythomane comme lui toujours à court d’argent, elle semble pouvoir faire contrepoids à son inconséquence par une folie encore plus radicale. Miller divorce, ce qui sonne le démarrage d’une vie sexuelle d’une intensité totalement inédite avec Maude, sans que cela remette une seconde en question l’amour viscéral qu’il porte à Mara (devenue Mona alors que lui devient Val).

 Ils emménagent ensemble à Brooklyn dans une location hors de prix en empruntant tout ce qu’ils peuvent et se marient. L’épisode finit en légère dérive mentale à la fin de la journée du mariage. Ici on a clairement affaire à un monstre : de littérature, d’égoïsme, de franchise, de liberté, de frime et de luxure. Le genre qui peut pas croiser une femme désirable sans l’emmancher et qui procure (ou croît procurer) 14 orgasmes à toutes celles qu’il honore de son pénis des plus réactifs.

Le style est phénoménal, jubilatoire, avec des cascades d’images percutantes et incroyablement originales. Il n’a pas son pareil pour provoquer des triques violentes dans le métro, dont l’ingrédient excitant est clairement la transgression. Rien ne le fait reculer : baiser la femme d’un copain, son ex-épouse effondrée, la voisine adolescente, une Irlandaise moche en retour de cuite. Miller ne se sent tenu à aucun engagement vis-à-vis de qui que ce soit, fusse Mona. Il n’éprouve aucune culpabilité pour son absence de tristesse le jour où elle tente de se suicider au moment où il était en pleine fornication avec Maude, n’a aucune intention de payer les pensions alimentaires (alors même qu’il demande à payer double au tribunal). 

Il ne prétend pas à la vertu, ni à aucune fiabilité, et ce sans malignité (sauf exception ludique). Cet individualisme radical choque encore le lecteur, alors que le récit date de 1939 et relate des faits de 1924, si du moins le lecteur, pourtant prévenu, a la crédulité de croire sur parole les vantardises de l’auteur. 

Miller est enfin un monstre de bavardage qui dure plaisamment et brillamment cinq pages, multipliant les anecdotes à l’énergie, là où l’écrivain moyen semblerait s’appesantir au bout d’un paragraphe. Quelques longueurs psychédéliques auraient pu être élaguées, mais au plus une centaine de pages sur les quelques 650 de ce premier tome. Reste à tenir le rythme sur le millier qui suit.

samedi 25 juin 2022

vendredi 24 juin 2022

jeudi 23 juin 2022

mercredi 22 juin 2022

Billets-Emmanuel Macron victime de sa légèreté

 


Emmanuel Macron lors de la conférence de presse donnée à Kiev le 16 juin 2022. | Ludovic Marin / Pool / AFP

Emmanuel Macron victime de sa légèreté

Il avait tout pour lui mais, par désinvolture, il a gâché sa propre réélection et celle de sa majorité. Après avoir chamboulé le jeu électoral droite-gauche de la Ve République, Emmanuel Macron a cassé son propre jouet.

En 2017, Emmanuel Macron avait brouillé les cartes et changé les règles d'un jeu qu'on pensait figé à jamais. Consubstantiel à la Ve République, l'affrontement droite-gauche fut, en quelques mois, balayé. Un jeu de quilles, un désordre inédit d'où sortit, goguenard, un gamin, entre Rastignac et Tintin, qui raflait la mise sans coup férir. Cinq ans après, le désordre est toujours là; il s'est même accru. Mais le désordre s'est vengé de celui qui l'a créé. Par désinvolture, le président mord la poussière.

Le candidat Cerfa

Reprenons les faits de cette double campagne ratée.

Mauvais calcul? Vanité? Orgueil? Désintérêt? Mépris? Condescendance? Maladresse? Parmi les mots qui viennent à l'esprit pour qualifier la double campagne –ou non-campagne– d'Emmanuel Macron, ce sont peut-être ceux de légèreté ou de désinvolture qui conviennent le mieux.

Cinq ans à l'Élysée? Un tel séjour change un homme. Sans doute ne voit-il plus le monde comme il le faudrait. Submergé de dossiers, peut-être écoute-t-il un peu moins les ronchons et davantage les flatteurs. Au palais, on s'isole. Réduite en notes et statistiques, la perception de la réalité s'émousse et il ne reste plus guère de temps pour la proximité. Emmanuel Macron a oublié ce qu'était une campagne.

Au candidat inventif, disruptif, combattif, volontaire et optimiste de 2017 a succédé un habitué des lieux, prêt à renouveler son bail en signant un formulaire Cerfa, et quelque peu surpris –on n'ose dire ennuyé– qu'on lui demande de faire campagne.

Le débat, pris de haut

Car il fallait prendre cette campagne à bras le corps, se mettre en scène, flatter le cul des vaches, arpenter les rues, bouffer des rillettes et boire des canons, trouver magnifique le reblochon et sublime la betterave, s'inviter à Pôle emploi, accepter un collier de fleurs ultramarin, observer une chaîne de montage, faire du people, pousser un caddie dans un supermarché. Certes, le président avait arpenté la France pendant cinq ans; mais ces «miles» ne sont jamais portés au crédit du candidat.

Qu'a-t-il bien pu se passer dans le cerveau élyséen? Une conjoncture incroyablement favorable le portait. Certes, la présidence de l'Union européenne obligeait Emmanuel Macron. Mais la «fin» de la crise sanitaire offrait un espace de liberté retrouvée. Puis la Russie envahissait l'Ukraine, faisant du chef des armées un chef de guerre. La percée dans les sondages fut immédiate.

Alors, par l'enchaînement des événements, le candidat disparut. Sans doute a-t-il cru revivre les circonstances heureuses de 2017, avec le renoncement de François Hollande et l'échec industriel de François Fillon. Mais, enfin, où était-il écrit que l'on gagne sur un coup de dés, par discrétion, par évitement, presque par effraction?

Pourquoi débattre avec ceux qui ne lui arrivaient pas à la cheville? C'était se voir trop beau, trop grand, trop tôt.

Et, évidemment, plus que jamais, il fallait débattre. Après un quinquennat où l'affrontement fut fréquent, ses adversaires, comme l'électorat, l'attendaient dans l'arène. Macron, redoutable débatteur, n'avait rien à craindre: sa connaissance des sujets et l'expérience de la fonction lui donnaient un avantage évident. La constitution de la Ve République, qui réduit –réduisait– l'opposition à de la figuration, fige et caricature les échanges.

Le besoin de débat était légitime. Bien sûr, un pugilat à douze eût été absurde lorsqu'un débat à trois ou quatre était envisageable, et même utile. Le président-candidat refusa et se contenta du service institutionnel minimum dans l'entre-deux-tours. L'audace de 2017 avait fui, grippée par l'embourgeoisement de 2022.

Président partout, candidat nulle part

Un embourgeoisement et une manière de suffisance aussi. Bien, vite, aucune candidature ne parut en mesure de contester sa victoire. Dès lors, pourquoi débattre avec ceux qui ne lui arrivaient pas à la cheville? C'était se voir trop beau, trop grand, trop tôt. Le président méprisait, se dérobait: ses adversaires ne se privèrent pas de le lui reprocher. Et l'opinion acquiesça qui, bien vite, oublia l'Ukraine pour ne s'intéresser qu'au plein de diesel. Macron distribua des chèques cadeaux qui ne calmèrent aucune inquiétude ni aucun ressentiment.

Ses adversaires couraient de plateau en plateau et leur omniprésence rappelait à tout instant son absence.

Où était-il? Dans son palais. À Bruxelles. Loin. Il se déguisa en Zelensky. Peut-être s'ennuyait-il. Cette élection? Une formalité, mais un pensum aussi.

Il partit enfin dans l'arène, puisqu'il le fallait. Dans des débats publics, que ses adversaires dénoncèrent comme préparés (eux-mêmes se gardant bien d'en faire) et qui ne l'étaient pas tout à fait. Il s'en sortit honorablement. Mais les médias, vexés eux aussi de son refus du pugilat télévisé, n'en retenaient que les points négatifs.

C'était comme une punition dont on ignorait l'origine, une manière de défi: vous voterez pour moi malgré tout.

Peu importait, c'était déjà plié.

La folle campagne de 2017 était loin. Cinq ans après, plus rien ne surprenait et même l'enthousiasme des supporters semblait surjoué. Absents des réseaux sociaux, où les fans de Zemmour et Mélenchon faisaient le spectacle, les macronistes n'avaient que du désarroi à offrir.

La retraite à 65 ans, une punition sans explications

Pour affaiblir le camp de la droite, Macron dégaina une retraite à 65 ans. C'était un chiffon rouge, un cadeau fait à ses adversaires qui s'en emparèrent comme d'un totem.

Il en resta là.

65 ans, et puis plus rien. Dans une campagne, les propositions doivent se cogner, se frictionner, se frotter à l'adversaire comme à la population, évoluer, disparaître ou percer. 65 ans: pour qui? Pourquoi? On l'ignorait. C'était comme une punition dont on ignorait l'origine, une manière de défi: vous voterez pour moi malgré tout.

La victoire suivit, plus large qu'attendue. Mais peut-on tirer gloire d'obtenir 58% des voix face à la présidente du Rassemblement national? De ce deuxième tour, au fond étriqué, il ne tira nulle leçon.

Des législatives gagnées d'avance

Pis: il récidiva. En choisissant un gouvernement où la compétence des ministres masquait mal leur faiblesse politique et, plus encore, l'impossibilité pour le président de faire bouger les lignes. Le voyant affaibli, ses adversaires ne lui firent pas le cadeau d'un ralliement, d'autant plus qu'ils savaient la faible valeur d'un maroquin avant les élections législatives.

Que l'on s'en réjouisse ou qu'on le déplore, l'électorat n'avait qu'une seule boussole: sa détestation d'Emmanuel Macron.

Par nature, ou par mimétisme, Élisabeth Borne ne fit pas davantage campagne que le président. Les parlementaires de Renaissance partaient au front, sans enthousiasme et sans soutien. Macron leur fit l'aumône de quelques brefs discours, trop alarmistes pour être crédibles.

Fait-on campagne sur le tarmac lorsqu'il n'y a plus d'huile d'arachide ni de moutarde en rayons? Quel ennui cette campagne et quelle tristesse que ces préoccupations si terre à terre! De toutes façons, tous le disaient, les législatives ne sont là que pour donner une majorité au président élu. Une formalité!

La détestation comme bulletin de vote

Léger, absent, désinvolte: Macron a cru qu'il pourrait gagner à Kiev ou à Bruxelles. Se croyant irrésistible comme en 2017, il a ignoré la haine, tenace, que sa personnalité suscite. Au point de faire de chacun de ces quatre tours un référendum progressif contre lui. Que l'on s'en réjouisse ou qu'on le déplore, l'électorat n'avait qu'une seule boussole: sa détestation d'Emmanuel Macron. Après sa victoire en 2017, il avait déclaré vouloir tout faire pour que l'électorat n'ait «plus aucune raison de voter pour les extrêmes». En juin 2022, l'extrême gauche et l'extrême droite sont les principaux partis d'opposition. Et, fait majeur, le RN passe devant Les Républicains. L'échec est total.

Il serait injuste de faire de Macron le seul responsable de ce nouveau bouleversement. Entamée il y a trois décennies, la progression du Front national continue et il n'a pu, comme ses prédécesseurs, l'entraver. Observable dans la plupart des mouvements sociaux, la radicalisation de la gauche a désormais un relais politique majeur, celui de la gauche d'opposition, qui a avalé la gauche de gouvernement. L'abstention progresse inexorablement et la voie «raisonnable» du centre n'enthousiasme plus guère.

Demain, peut-être, le président trouvera une coalition inédite, «à l'allemande», qui mettrait fin à notre passion du fait majoritaire. Et il pourrait, d'une pirouette, y voir une adéquation avec sa volonté de rassemblement. Mais pour quel projet? Comme ses supporters, chez qui la déception est à la hauteur de l'occasion gâchée, Emmanuel Macron sait que cet échec est avant tout le sien. C'est l'échec d'un enfant gâté de la démocratie qui a trop cru en sa bonne étoile et refusé la violence d'une campagne électorale avant de la recevoir en boomerang.

Source : Slate.fr Jean-Marc Proust — Édité par Thomas Messias 

Recettes Italiennes-Salade oranges et fenouil


Salade oranges et fenouil

Préparation : 10 mn
Cuisson : sans
Pour 4 personnes 
2 oranges
1 fenouil
2 cuillerées à soupe d’huile d’olive
½ piment séché
Sel
1. Épluchez les oranges en enlevant l’écorce et la peau blanche, puis coupez-les en morceaux ; réservez le jus dans une jatte. Nettoyez le fenouil et émincez-le finement.
2. Mettez ces deux ingrédients dans un plat creux. Versez l’huile d’olive dans le récipient où vous avez recueilli le jus des oranges, salez et mélangez. Versez cette sauce sur la salade, mélangez puis émiettez le piment à la surface avant de servir.

Vous pouvez ajouter de l’oignon doux ou un hachis d’ail et de persil à cette préparation.

Spécialité de la région de Calabre.

mardi 21 juin 2022

Recettes de Saison Eté-Confiture de pêches jaunes et framboises


Confiture de pêches jaunes et framboises

Préparation : 15 mn
Macération : 8 heures
Cuisson : 7 mn
Pour 1 pot de 375 g
250 g de pêches jaunes
150 g de framboises
240 g de sucre gélifiant
½ citron
1. Ébouillantez les pêches pendant 30 secondes puis pelez-les. Dénoyautez-les, coupez leur chair en petits morceaux.
2. Triez les framboises en ôtant les fruits abîmés.
3. Pesez vos fruits et réservez-les dans un saladier. Préparez 65 % du poids des fruits de sucre. Ajoutez le sucre et le jus de ½ citron dans votre préparation. Protégez d’un film alimentaire et placez le saladier au réfrigérateur. Laissez macérer environ 8 heures.
4. Plongez le pot à confiture ainsi que son couvercle dans l’eau bouillante et laissez-le sécher sur un torchon propre.
5. Après macération, versez les fruits dans la bassine à confiture, portez à ébullition et prolongez la cuisson 7 minutes à feu vif.
6. Remplissez aussitôt le pot à l’aide d’une louche et d’un entonnoir, refermez-le et retournez-le jusqu’à ce qu’il soit complètement refroidi.