lundi 30 septembre 2024

dimanche 29 septembre 2024

Recettes Crumbles-Crumble pommes amandes

  


Crumble pommes amandes

Préparation : 15 mn

Cuisson : 40 mn

Pour 6 personnes

Pour la garniture :

1 kg de pommes

1 cuillerée à café de cannelle

40 g de sucre roux

Pour la pâte :

180 g de farine

100 g d’amandes en poudre

100 g de beurre

60 g de sucre

1. Epluchez les pommes et coupez-les en tranches, faites-les cuire dans une casserole avec la cannelle et le sucre jusqu’à ce qu’elles soient tendres.

2. Dans un saladier travaillez du bout des doigts la farine avec le beurre, le sucre et les amandes pour obtenir une pâte sableuse.

3. Préchauffez le four à 180 °C (th. 5), beurrez un plat à gratin et tapissez le fond avec de la poudre d’amandes.

4. Versez les pommes dans le plat et recouvrez-les de pâte émiettée, puis mettez au four 30 minutes.


Variante

Vous pouvez ajouter des amandes sur la pâte pour qu’elles grillent : croquant et craquant.


samedi 28 septembre 2024

vendredi 27 septembre 2024

Bilets-Liste complète des 39 ministres du gouvernement de Michel Barnier



 Voici la liste complète des 39 ministres du gouvernement de Michel Barnier, nommé le 21 septembre 2024 :

Ministres :

  1. Michel Barnier – Premier ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique
  2. Didier Migaud – Garde des Sceaux, ministre de la Justice
  3. Catherine Vautrin – Ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation
  4. Bruno Retailleau – Ministre de l'Intérieur
  5. Anne Genetet – Ministre de l'Éducation nationale
  6. Jean-Noël Barrot – Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères
  7. Rachida Dati – Ministre de la Culture et du Patrimoine
  8. Sébastien Lecornu – Ministre des Armées et des Anciens combattants
  9. Agnès Pannier-Runacher – Ministre de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques
  10. Antoine Armand – Ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie
  11. Geneviève Darrieussecq – Ministre de la Santé et de l'Accès aux soins
  12. Paul Christophe – Ministre des Solidarités, de l'Autonomie et de l'Égalité entre les femmes et les hommes
  13. Valérie Létard – Ministre du Logement et de la Rénovation urbaine
  14. Annie Genevard – Ministre de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt
  15. Astrid Panosyan-Bouvet – Ministre du Travail et de l'Emploi
  16. Gil Avérous – Ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative
  17. Patrick Hetzel – Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
  18. Guillaume Kasbarian – Ministre de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l'action publique
  19. François-Noël Buffet – Ministre chargé des Outre-mer
  20. Laurent Saint-Martin – Ministre chargé du Budget et des Comptes publics

Ministres délégués :

  1. Benjamin Haddad – Chargé de l'Europe
  2. Nathalie Delattre – Chargée des Relations avec le Parlement
  3. Maud Bregeon – Porte-parole du gouvernement
  4. Marie-Claire Carrère-Gée – Chargée de la Coordination gouvernementale
  5. Françoise Gatel – Chargée de la Ruralité, du Commerce et de l'Artisanat
  6. François Durovray – Chargé des Transports
  7. Fabrice Loher – Chargé de la Mer et de la Pêche
  8. Nicolas Daragon – Chargé de la Sécurité du quotidien
  9. Alexandre Portier – Chargé de la Réussite scolaire et de l'Enseignement professionnel
  10. Sophie Primas – Chargée du Commerce extérieur et des Français de l'étranger
  11. Marc Ferracci – Chargé de l'Industrie
  12. Marie-Agnès Poussier-Winsback – Chargée de l'Économie sociale et solidaire
  13. Jean-Louis Thiériot – Chargé des Anciens combattants (non officiel, à confirmer)
  14. Charlotte Parmentier-Lecocq – Chargée des Personnes en situation de handicap (non officiel, à confirmer)

Secrétaires d'État :

  1. Ingrid Levavasseur – Secrétaire d'État chargée de la Politique de la ville
  2. Lydia Guirous – Secrétaire d'État chargée de l'Intégration et de la Citoyenneté
  3. Jean-Philippe Dugoin-Clément – Secrétaire d'État chargé de la Biodiversité
  4. Laurence Trastour-Isnart – Secrétaire d'État chargée des Aînés et de la Démographie
  5. Philippe Juvin – Secrétaire d'État chargé des Urgences sanitaires​

Billets-Les plaintes contre les Ehpad font de vieux os


Les plaintes contre les Ehpad font de vieux os


Par Fanny Ruz-Guindos

Un rapport sénatorial à paraître le 25 septembre décrit le naufrage financier des 7 000 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, qui ne font plus le plein. La défiance des familles après la crise du Covid, et les mauvais traitements infligés aux pensionnaires n’ont rien arrangé.

Il n’y a pas que les vieux qui croupissent en maison de retraite… Les enquêtes aussi ! Les Assises nationales des Ehpad, qui ont eu lieu les 10 et 11 septembre, ainsi qu’un rapport sénatorial à paraître le 25 septembre décrivent le naufrage financier des 7 000 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, qui ne font plus le plein. En cause ? La défiance des familles après la crise du Covid, qui a emporté plus de 10 000 résidents. Les révélations du livre du journaliste Victor Castanet « Les Fossoyeurs » (Fayard, 2022) sur les mauvais traitements infligés aux pensionnaires n’ont rien arrangé.

Plus de quatre ans après le début de l’épidémie, les familles qui ont saisi la justice n’ont toujours pas de réponses à leurs questions. Selon elles, des morts auraient pu être évitées pendant le confinement. L’exemple de l’Ehpad Korian La Riviera, à Mougins (Alpes-Maritimes), est révélateur. Entre le 15 mars et le 21 avril 2020, 37 de ses 109 locataires sont décédés des suites d’une supposée infection au Covid.

Covid juridique

Durant les quinze premiers jours, les proches n’ont pas été informés de la gravité de la situation. Le directeur de l’Ehpad n’a daigné les prévenir (par courrier) qu’après la publication d’un article de « Nice-Matin », le 30 mars ; 24 patients avaient déjà trépassé. Et c’est par un SMS des pompes funèbres qu’une famille a appris la disparition de son aïeul…

Cinq personnes ont porté plainte contre X pour homicides involontaires, mise en danger de la vie d’autrui et non-assistance à personne en danger. La ville de Mougins s’est constituée partie civile aux côtés des familles endeuillées, une enquête préliminaire a été ouverte, dès le 20 avril 2020, par le parquet de Grasse, et puis… plus rien. Jusqu’au 6 août dernier, où, pour la première fois, les plaignants ont enfin été auditionnés ! Fatigués par ces lenteurs judiciaires, deux d’entre eux avaient entre-temps abandonné les poursuites. « La plupart des plaintes déposées pendant la période Covid n’ont toujours pas été instruites. Il est temps que la justice travaille ! » dénonce Me Fabien Arakelian, avocat des familles.

« La plupart des plaintes déposées pendant la période Covid n’ont toujours pas été instruites. Il est temps que la justice travaille ! »


Ni lui ni la défense de Korian n’ont eu accès aux conclusions de l’enquête menée par l’agence régionale de santé ou à celle de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique, un service de la gendarmerie. Une lenteur qui arrange le groupe Korian (rebaptisé Clariane en 2023), propriétaire de 270 Ehpad en France. Lequel fait remarquer au « Canard » que « ni la phase d’enquête ni l’information judiciaire n’ont donné lieu à des poursuites ». A croire que la justice est partie en maison de retraite…

jeudi 26 septembre 2024

Billets-Augmenter les impôts : une erreur économique, budgétaire et morale


Augmenter les impôts : une erreur économique, budgétaire et morale

Les Français prennent peu à peu conscience de l’ampleur du désastre des finances publiques, du déficit et de la dette, même s’ils ne réalisent pas toujours ce que signifient les chiffres abstraits qui leur sont présentés. Dire que le déficit sera cette année entre 5,5% et 6% du PIB est moins parlant que dire que le budget de l’Etat a un déficit de l’ordre de 32%,  c‘est-à-dire que sur 100 euros de dépenses, 32 sont financés pat l’emprunt. Dire que la dette publique est d’environ 3 200 milliards d’euros ou 110% du PIB est moins parlant que réaliser que cela représente  plus de 46 000 euros par Français, bébés compris ! Et dire que le seul paiement des intérêts représente plus de 50  milliards d’euros est moins expressif que réaliser que c’est désormais le second et bientôt le premier poste budgétaire, qui dépassera donc l’éducation nationale.

Les Français savent que ça ne peut pas durer, alors que le dernier budget à l’équilibre remonte à 1974 : 50 années de déficit ininterrompu. Pour diminuer le déficit, il n’y a que deux solutions, réduire les dépenses ou augmenter les prélèvements obligatoires, impôts et cotisations sociales, ou faire les deux choses à la fois. La réalité est plus complexe, car la seconde solution n’en n’est pas une et conduirait à des catastrophes encore plus grandes. Il faut d’abord réaliser que nous ne sommes pas seuls au monde, mais dans une économie ouverte et, en Europe, dans un marché unique. Or, si les prélèvements obligatoires servent bien à financer les dépenses, ils n’en représentent pas moins une charge qui pèse sur notre compétitivité, ce qui pénalise croissance et emploi. Il se trouve que la France a le taux de prélèvements obligatoires le plus élevé de l’union européenne : il était en 2022 selon l’Insee de 48% du PIB, contre 41% en moyenne dans l’UE à 27 pays. Pour le dire de manière plus explicite, les Français passent à peu près six mois de l’année à financer les budgets de l’Etat, des collectivités et de la sécurité sociale. Certes, on dira que cela finance les dépenses publiques d’éducation de santé ou de retraite. Mais sommes-nous certains qu’ayant les prélèvements les plus élevés, nous avons la meilleure éducation, le meilleur système de santé ou les meilleures retraites ? Et comment rester compétitif dans une économie ouverte si les charges des familles et des entreprises sont plus élevées qu’ailleurs ? Quant aux dépenses publiques, elle représentant 57% du PIB, la différence avec les prélèvements étant, pour l’essentiel, les déficits publics.

Une augmentation des prélèvements, des impôts ou des cotisations sociales, quels qu’ils soient, plomberait encore plus notre économie et menacerait croissance et emplois. Et puisque la question du pouvoir d’achat revient au premier plan, toute hausse des prélèvements réduirait le pouvoir d’achat en diminuant le revenu disponible. Il faut donc, dit-on, n’augmenter les taxes  que les très hauts revenus ou les « super-profits ». Mais qui sont les plus riches ? S’il s’agit des ménages et de l’impôt sur le revenu, faut-il rappeler que seuls moins de 45% des ménages le paient. Il est beaucoup question de justice fiscale, mais l’impôt sur le revenu, en raison de sa progressivité forte, est très concentré : les 10% les plus riches assurent à eux seuls 75% des recettes de l’impôt sur le revenu. Que ceux qui ont le plus de revenus paient plus que ceux qui gagnent moins est légitime, mais, en France, ‘l’impôt sur le revenu est déjà hyper-concentré sur les 10% ayant les revenus les plus élevés. Les taux actuels sont déjà très élevés et veut-on, comme cela était le cas en Angleterre pour les revenus de l’épargne, avant l’arrivée de Margaret Thatcher, avoir un taux de 98% ? Les impôts des plus riches  sont déjà à des niveaux confiscatoires ; cela n’est ni moral, ni équitable, ni judicieux sur le plan économique. D’ailleurs, on pourrait s’interroger sur la légitimité d’un impôt progressif ; la « flat tax » (l’impôt proportionnel) semble plus équitable : chacun est imposé au même taux et donc, bien entendu, les plus riches paient plus que les autres.

Mais les Français veulent bien accroitre la fiscalité sur les « super profits ». Cette expression n’a économiquement aucun sens. Les profits sont plus ou moins élevés suivant l’état de la concurrence, l’efficacité des entrepreneurs et l’importance de la demande. C’est le jeu normal de l’économie et si on trouve naturel de rémunérer le travail ou l’épargne, il est tout aussi normal de rémunérer les entrepreneurs et les actionnaires.  Surtaxer les profits réduit la motivation à entreprendre et à créer des richesses. C’est aussi oublier que les profits servent avant tout à investir, donc à créer de nouvelles productions et de nouveaux emplois. Rappelons que c’est un chancelier allemand social-démocrate-et non « ultra-libéral », Helmut Schmildt, qui a expliqué que « les profits d’aujourd’hui font les investissements de demain et que les investissements de demain font les emplois d’après-demain ».

Il n’est donc ni possible économiquement, ni équitable d’augmenter encore les impôts des plus riches ou des entreprises et, de toute façon, de nouvelles taxes sur les entreprises finissent toujours par se retrouver dans les prix et donc pénalisent à terme le consommateur. Mais une hausse des impôts est aussi une erreur sur le plan budgétaire. Nous sommes à un tel niveau de prélèvements que toute hausse réduirait l’incitation à travailler, entreprendre ou épargner : c’est la fameuse courbe de Laffer, que l’on semble oublier en France. Tout le monde comprend qu’un taux d’imposition de 100% rapporte zéro car personne ne travaille pour rien. Mais un taux de 90, 80, 70, etc. va décourager une parie des personnes concernées et réduit la base imposable et donc au-delà d’un certain seuil, depuis longtemps dépassé en France, la hausse du taux d’imposition réduit l’activité économique, donc la matière imposable et rapporte moins qu’un taux plus faible. Dans les très rares cas récents où il y a eu une baisse de l’impôt sur les sociétés ou sur les revenus de l’épargne, les recettes fiscales ont augmenté, car la matière imposable a augmenté.

Mais Laffer n’a rien inventé. On savait cela depuis longtemps. Au XIX° siècle les professeurs de finance publiques disaient déjà à leurs étudiants en droit « les hauts taux tuent les totaux » selon l’aphorisme emprunté à Barthélémy de Laffemas, ministre de Sully. Aujourd’hui on dit « l’impôt tue l’impôt » ! Mais on le savait déjà au XVIII° siècle et Voltaire, pourtant peu féru d’économie, remarquait déjà, dans sa « Diatribe à l’auteur des éphémérides » de 1775, que lorsque Turgot diminua de moitié les impôts sur la « marée fraiche », il y eut l’année suivante trois fois lus de charriots et donc bien plus de rentrées fiscales. «  Donc le vrai moyen d’enrichir le roi et l’état est de diminuer tous les impôts sur la consommation ; et le vrai moyen de tout perdre est de les augmenter. ». Si Voltaire l’avait compris, il y a deux siècles et demi, peut-être les hommes politiques d’aujourd’hui peuvent-ils le comprendre ?

Augmenter les impôts est donc une erreur économique, budgétaire et morale. Mais le problème de la dette reste intact. Il n’y a donc qu’une solution, que Turgot avait déjà recommandée à Louis XVI : diminuer les dépenses. On objectera que l‘éducation, la santé ou les retraites ont besoin d’argent ce qui est vrai. La seule façon de résoudre ce dilemme est donc de réduire le périmètre de l’Etat, car beaucoup de  « services publics » pourraient être assurés à moindre coût par le secteur privé, grâce à la concurrence. C’est la seule façon de réduire la dette, tout en permettant à chacun de bénéficier de services de qualité. Beaucoup de pays l’ont fait. Pourquoi pas nous ? Cela nécessite de dépasser les préjugés idéologiques.

Source : Contrepoints

mercredi 25 septembre 2024

lundi 23 septembre 2024

dimanche 22 septembre 2024

Billets-Michel Barnier : l’effervescente mollesse de l’extrême-centre antilibéral

 


Michel Barnier : 

L’effervescente mollesse de l’extrême-centre antilibéral

Voilà, c’est fait : après deux mois d’atermoiements et de « consultations » aussi théâtrales qu’inutiles, Macron a fini par désigner Michel Barnier comme nouveau Premier ministre en remplacement du stagiaire Gabriel Attal qui venait pourtant tout juste de maîtriser la photocopieuse du rez-de-chaussée.


Comme on pouvait le prévoir depuis la dissolution et les résultats en demi-teinte des élections législatives de juin, la nomination de ce vieux cacique de la droite centriste a provoqué une cataracte de larmes de gauchistes : instantanément, les castors cocos se sont transformés en castors cocus, les poussant à alimenter tous les réseaux sociaux de leur amertume devant une issue qui était pourtant aussi prévisible qu’amusante.

Eh non, l’opération de communication artificielle et tonitruante de la gauche pour propulser une comptable de la Ville de Paris comme candidate au poste de Premier ministre n’a pas fonctionné. Lucie Castets va pouvoir retrouver les locaux douillets de la mairie et ses conversations à la machine à café dont on se doute qu’elles vont être un temps plus animées, avant de se fondre à nouveau dans l’anonymat qu’elle n’aurait probablement jamais dû quitter. Gageons cependant que les petits marquis du NFP sauront faire durer le plaisir et qu’on n’a pas fini de voir revenir son nom tant l’énarque grisonnante colle bien au politiquement correct du moment.

Pour beaucoup, Barnier semble avoir été choisi après de longues tractations entre les différents partis politiques et le chef de l’État.

En pratique, il n’en est rien, et il est même à parier que sa nomination était dans les tuyaux dès les résultats du second tour consolidés. Les deux mois qui ont suivi ont été essentiels pour Macron afin de garantir que l’arrivée de Barnier à Matignon se passe dans des conditions favorables avec le moins de grincements de dents possibles.

Ainsi, l’étape Cazeneuve est assez typique d’une manœuvre politique classique destinée, ici, à diviser les rangs du NFP (ce qui a assez bien fonctionné, reconnaissons-le). Le pauvre Bernard n’avait en réalité aucune chance d’être nommé, tant par le fait qu’il hérissait une partie de la gauche que par le fait que Macron ne veut pas toucher à la dernière réforme des retraites. Tout comme le théâtre Castets a fait miroiter aux militants de gauche une chimérique capacité du NFP a imposer quelqu’un et les a distrait comiquement pendant deux mois, le théâtre Cazeneuve a permis de garantir un Premier ministre hors du bloc de gauche, et notamment des excités de LFI rapidement devenus encore plus infréquentables que le RN (belle performance au passage).

De ce point de vue, difficile de ne pas comprendre que Mélenchon a ici agi dans le meilleur intérêt de Macron, d’autant plus facilement que nos deux compères s’entendent très bien en coulisse. Si l’on y ajoute les efforts d’Alexis Kohler (le secrétaire de l’Élysée) pour pousser le nom de Barnier depuis plusieurs mois (en pratique, ce nom circulait déjà en 2022), on comprend que placer l’ex-commissaire européen à Matignon n’avait rien d’une surprise.

Quant à la politique qu’il mènera, aucune chance qu’elle surprenne : il a été pris précisément pour sa capacité à continuer à plumer les oies françaises en limitant leurs cris, et c’est d’ailleurs ce qu’il a clairement exprimé lors de ses premières prises de paroles publiques.

Ainsi, les cris d’orfraie de toute la gauche qui éructe sur l’ultralibéralisme de Barnier donnent une bonne indication de la direction générale que prendra le gouvernement : étatiste standard pétri du socialisme mou dont tous les politiciens français font usage dès lors qu’ils sont au pouvoir, il a déjà amplement montré sa volonté de ne surtout pas s’approcher, même de loin, de quelque libéralisme que ce soit, tant en matière politique qu’en matière économique ou même sociale.

En réalité, ses petites phrases sur une volonté de faire revenir la sécurité en France, d’y contrôler l’immigration ou de vouloir corriger les problèmes économiques liés à la dette doivent se comprendre dans le cadre mental d’un fonctionnaire français hyper-consensuel, à l’extrême-centre et politiquement correct au point de frôler le suicide, c’est-à-dire qu’absolument rien ne sera fait concernant ces domaines et qu’il fera absolument tout son possible pour maintenir le statu quo.

Il suffit pour le comprendre d’écouter ses déclarations sur la situation économique, qu’il juge (à raison) très grave, mais qu’il embourbe immédiatement dans une notion de « dette écologique » ridicule qui permettra absolument toutes les pirouettes budgétaires, y compris les plus néfastes et délirantes.

Le seul avantage de Barnier – que ce dernier a d’ailleurs poussé sans difficulté lors de la passation sur le perron de Matignon – est son expérience et une meilleure connaissance des us et coutumes politiques françaises, ce qui permet de remettre un blanc-bec à sa place sans que ce dernier ne puisse moufter. Au-delà de cet aspect, Barnier sera essentiellement à la tête d’un gouvernement technique, gérant les affaires courantes et ne pouvant, de fait, se lancer dans aucune réforme un tant soit peu couillue sans risquer une censure rapide des deux tiers de l’Assemblée.

Eh oui : les marges de manœuvre gouvernementales sont nulles et l’auraient été tout autant avec le clown Cazeneuve, la potiche Castets ou n’importe quel autre dessert lacté que Macron aurait eu la fantaisie de nommer ; les caisses de l’État sont vides, les dettes abyssales et la situation économique catastrophique.

Aucune réforme possible d’un côté et un budget auquel il manquera (au bas mot) 60 milliards d’euros de l’autre ? Il n’y aura donc – si l’on écarte le défaut de paiement, toujours possible – qu’une pluie d’impôts et de taxes qui permettra de résoudre l’équation. Cela tombe bien, c’est ce qu’explique Barnier lorsqu’il explique envisager une « plus grande justice fiscale » : cette dernière étant une chimère socialiste qui n’a jamais été utilisée que pour tabasser fiscalement les classes moyennes, on sait d’ores et déjà que le nouveau Premier ministre va… tabasser fiscalement les classes moyennes.

Parallèlement, comme la gauche – et surtout l’extrême gauche – ne voudra absolument rien laisser passer, le pays peut déjà se préparer à une période de manifestations plus ou moins violentes inclusives, des grèves paralysantes éco-responsables et des blocages divers et variés.

Même si la participation microscopique aux dernières gesticulations du week-end donnent une bonne idée de la force réelle de cette extrême gauche effervescente, même si une partie de la gauche serait sans doute prête à des compromis pour faire avancer les choses, il est garanti que les excités de LFI et de cette partie de la population qui bénéficie de l’État-providence (médias, syndicats, étudiants, lycéens et artistes, notamment) ont tout intérêt à continuer de s’agiter et réclamer une destitution, voire un changement de régime : après tout, Macron a durablement fusillé toute crédibilité des institutions, et les gauchistes ont toujours été réputés pour leur capacité à s’emparer du pouvoir par la force lorsque celle-ci abandonne les autorités en place.

Dans ce contexte, Macron pourrait avoir du mal à tenir encore dix mois avant la prochaine fenêtre possible pour une nouvelle dissolution : entre les problèmes budgétaires, sociaux et politiques, le locataire de l’Élysée apparaît de plus en plus coincé, et de toute façon, vu la direction prise, quoi qu’il fasse maintenant, ce pays est foutu.

Par :

h16 
Tombé tout petit dans le libéralisme et les mocassins à glands, j'ai décidé d'enquiquiner le reste du monde en faisant des articles.

Source Contrepoints

Contrepoints est un journal en ligne qui couvre l'actualité sous l'angle libéral

Billets-La transparence jusque dans vos poubelles

 

La transparence jusque dans vos poubelles


Finalement, la devise résumant le mieux la tendance actuelle des États occidentaux pourrait bien être : « Si vous n’avez rien à vous reprocher, vous n’aurez rien à cacher ». Et si c’est bien évidemment vrai pour vos données personnelles, il n’en va pas différemment… de vos déchets.

Eh oui : non contents d’être maintenant triés et séparés, vos déchets seront bientôt scrutés et évalués avec le plus grand soin. Si la vérification poussée du contenu de vos poubelles n’est pas encore en place partout, il n’y a cependant pas à douter qu’elle va progressivement s’étendre à mesure que le discours sur le recyclage continue de prendre son essor.

En tout cas, une vingtaine de communes en Seine-Maritime ont décidé de prendre de l’avance et expérimentent ainsi, depuis le 1er septembre, l’obligation pour leurs administrés d’utiliser des sacs d’ordures ménagères transparents (en remplacement des sacs opaques). Cette transparence, habilement construite, non pas de l’État envers les citoyens mais – comme c’est commode ! – des citoyens envers l’État, permet de vérifier, au moment de la collecte, que les usagers ne font pas un peu n’importe quoi en matière de tri.

L’idée est aussi simple que délicieusement perverse : avec des sacs poubelle transparents, il devient aisé de vérifier que les déchets d’une catégorie ne se retrouvent pas malencontreusement mêlés avec ceux d’une autre. Dans l’hypothèse – improbable mais pas impossible, l’usager se croyant parfois plus malin que les Autorités Officielles de La Vérification Des Poubelles – où un pot de yaourt se retrouve avec les déchets en papier et en carton, le sac reste tout simplement à la maison.

Le but officiel n’est d’ailleurs pas – je cite – de « punir le contrevenant », mais bien évidemment d’améliorer la qualité du tri ou, pour à peine paraphraser, de progresser dans la liberté cosmique d’un âge réminescent du tri écologique permettant de gérer nos poubelles en toute conscience syntonisée avec Gaïa. Comme l’explique d’ailleurs Jérôme Lheureux, le président de cette communauté de communes :

« L’idée de la mise en place des sacs translucides, c’est de dire qu’il faut absolument mettre le bon déchet au bon endroit, et d’inciter les habitants à mieux trier, même s’ils le font déjà. C’est aussi un moyen de communiquer sur les grands enjeux des déchets à moyen terme. On travaille pour nos enfants et l’avenir de notre planète ».

Vous avez bien lu : il faut absolument mettre le déchet au bon endroit, un manquement dans ce précepte étant le fondement même de dérives beaucoup plus graves qui, comme l’explique cette Autorité Officielle de la Vérification des Poubelles, contrevient à la sacro-sainte lutte pour l’avenir de notre planète. Et puis l’article se fend d’un rappel salutaire : lorsqu’il y a manquement, pour l’instant, les agents distribuent des flyers informatifs et font de la prévention.

Bien évidemment, la locution importante est ici pour l’instant.

Il ne fait pas le moindre doute que, passé le 1er janvier prochain, les consignes seront censées être connues, et alors, les sacs contrevenants ne seront plus collectés. On sait déjà que d’autres étapes sont prévues (réprimandes ? amendes ? ban public ? goulag ?), notamment pour ces usagers qui ne voudraient toujours pas comprendre, et pour ces ordures qui seront toujours du mauvais côté de la frontière de conformité (on parle juste des déchets, ne vous emballez pas, ou pas tout de suite avec du sac transparent).

Du reste, la bonne volonté et la compréhension règnent chez les usagers, même si leur enthousiasme est distribué avec parcimonie et qu’ils conviennent ainsi : « On est bien obligé de le faire, il faut bien se débarrasser des poubelles, on n’a pas le choix ».
Eh oui, la bonne humeur avec un bras coincé dans le dos et, un jour, un pistolet sur la tempe, une amende dodue, c’est vraiment une excellente façon de procéder. On s’adapte, quoi.

De toute façon, comme le rappelle l’Autorité Officielle de la Vérification des Poubelles, tout ceci n’a rien à voir avec de l’écologie punitive : « La punition, elle va venir seulement si on ne s’occupe pas des problèmes écologiques qui nous sont soumis »…

En tout cas, la tournure que prend cette initiative ne manquera pas d’intéresser des milliers d’écologistes et de politiciens un peu partout en France qui, parions-le, trouveront dans ce champ d’expérience des applications ludiques à tout un tas de problématiques qu’on n’aura aucun mal à trouver indispensables pour « nos enfants et l’avenir de notre planète ».

Bien sûr, on rappellera au passage que le recyclage au niveau des usagers (le tri dit sélectif) est celui qui produit les moins bons résultats : comme je le mentionnais dans un précédent article, non seulement les consommateurs se lassent, mais l’infrastructure (de collecte) est rendue d’autant plus complexe, ce qui finit par avoir un coût astronomique pour toute la société. Comme le notait en 2021 un think-tank suisse (les Suisses ne sont pas réputés pour être les citoyens les plus crados de la planète, n’est-ce pas), il est à la fois plus efficace et plus économiquement pertinent de faire le tri directement aux déchetteries (le taux de recyclage augmente alors de 15 %, et le volume recyclé augmente aussi).

Mais peu importe : les moins naïfs d’entre nous ne s’étonneront absolument pas que ce genre d’initiatives de plus en plus intrusives va se mettre en place à mesure que l’hystérisation écologique continue de s’étendre dans la société.

En effet, le but n’est pas tant cette chimérique sauvegarde de Gaïa, du climat ou de nos enfants ; les dettes croissantes que l’État ou les communautés de communes creusent avec un appétit démesuré devraient instiller un peu plus d’humilité dans les bouches de nos politiciens sur ces sujets. Non. Le but est bien de traquer tout ce que vous faites, et en s’acharnant sur vos déchets, de vous obliger insidieusement, non pas seulement à les diminuer, mais bien à diminuer toute forme de consommation, de la plus futile à la plus nécessaire (tout n’étant ici qu’une question de temps). Pour rappel, vous êtes le pollueur ultime, celui qui produit le plus de déchets, et votre empreinte écologique ne devient acceptable que lorsque vous êtes mort.

À plus long terme, ces sacs transparents ne sont qu’une étape avant la désignation comme honteuse de toute forme de déchet. Ce n’est pas une exagération tant l’Histoire a montré la direction prise par ce genre d’idéologies, ces cultes religieux faisant passer le groupe, la Nature ou des entités désincarnées avant les individus. Par exemple, les périodes les plus sombres en Corée du Nord étaient marquées par une absence quasi-totale de déchets de la part de la population : entre les pénuries et l’absolue nécessité pour elle de recycler le peu qu’elle avait, rien n’était laissé au hasard. Même leurs excréments.

Le saut logique vous paraît hardi ?

Qui, en 2010, aurait pu croire que dix années plus tard on interdirait les voitures à essence pour des motifs aussi bidon ? Qui aurait imaginé qu’on renoncerait au nucléaire pour installer des éoliennes et des centrales au charbon partout en Allemagne, sous couvert d’écologie ? Qui peut garantir que cela va s’arrêter là ?

Personne. Au contraire, même.

Par :

h16 
Tombé tout petit dans le libéralisme et les mocassins à glands, j'ai décidé d'enquiquiner le reste du monde en faisant des articles.

Source Contrepoints
Contrepoints est un journal en ligne qui couvre l'actualité sous l'angle libéral