mardi 31 mai 2022

Recettes de Saison Printemps-Salade de févettes au chèvre

Salade de févettes au chèvre

Préparation : 35 mn
Cuisson : 2 mn
Pour 4 personnes
1 kg de févettes en cosses
400 g de pourpier
2 bottes de radis roses
1 botte de ciboulette
100 g de fromage de chèvre sec
Gros sel
Pour la vinaigrette
2 cuillerées à soupe de vinaigre de vin blanc
Pour la vinaigrette
4 cuillerées à soupe d’huile d’olive
Sel et poivre
1. Écossez les févettes. Faites-les blanchir 2 minutes à l’eau bouillante salée, puis égouttez-les et plongez-les aussitôt dans de l’eau glacée. Égouttez-les à nouveau, puis dérobez-les.
2. Lavez le pourpier. Essorez-le, puis supprimez ses plus grosses tiges. Supprimez la racine et les fanes des radis. Lavez-les, épongez-les dans du papier absorbant, puis coupez-les en rondelles fines. Lavez, épongez et ciselez la ciboulette.
3. Dans un saladier, mélangez le vinaigre avec du sel et du poivre, puis émulsionnez avec l’huile.
4. Ajoutez les févettes, le pourpier, les radis et la ciboulette. Mélangez bien et rectifiez l’assaisonnement.
5. Détaillez le fromage en fins copeaux avec un économe. Répartissez-les sur le contenu du saladier et servez.

Conseil
Pour dérober les févettes, c’est-à-dire supprimer leur « robe », la peau ferme qui les recouvre, pincez-les fermement entre le pouce et l’index. Ne jetez pas les cosses de févettes ni les fanes de radis : lavées, émincées, puis cuites avec les légumes de votre choix, elles constitueront la base d’un délicieux potage printanier.

Croquantes à souhait, les févettes, très jeunes petites fèves, s’unissent aux radis roses, au pourpier et au fromage de chèvre dans cette salade des plus aguichantes…Une entrée très fraîche pour célébrer l’arrivée du printemps.

Fève : d’origine africaine, elle est cultivée dans le bassin méditerranéen depuis l’Antiquité. Vert pâle, ses graines charnues se dissimulent dans une gousse vert vif. Plus elles sont jeunes, plus elles sont tendres !

Recettes de Saison Printemps-Salade de fraises au poivre Sarawak


Salade de fraises au poivre Sarawak

Préparation : 15 mm
Réfrigération : 2 heures
Cuisson : 1 mn
Pour 4 personnes
650 g de fraises très parfumées
1 gros bouquet de menthe poivrée
1 citron
1 cuillerée à soupe d’huile d’olive
2 cuillerées à café de gros sucre
85 g de sucre semoule
Poivre Sarawak en grains
1. Préparez un jus au poivre : râpez le zeste de la moitié du citron. Faites bouillir 50 cl d’eau avec le sucre semoule. Ajoutez le zeste, la moitié du bouquet de menthe et huit tour de moulin de poivre Sarawak. Laissez infuser 1 heure au réfrigérateur.
2. Lavez les fraises, équeutez-les, coupez-les en deux ou en quatre, réservez-les au frais en même temps que le jus au poivre.
3. Equeutez le reste de la menthe. Assaisonnez les feuilles avec 1 cuillerée à café de jus de citron et l’huile d’olive, mélangez. Passez le jus au poivre.
4. Mettez les fraises dans des coupelles, avec les feuilles de menthe, arrosez de jus au poivre. Aspergez de gros sucre ou servez-le à part.

Prenez des fraises de qualité, des garriguettes en avril-mai, et surtout des maras des bois très parfumées au mois de juin, au moment où la menthe poivrée est particulièrement odorante. Cette recette se prolonge encore en septembre avec les fraises remontantes.

Avis sur les épices :
Le poivre noir Sarawak joue ici le rôle du citron : il exalte les parfums boisés des fraises, surtout si le dessert est réalisé avec des maras des bois. La rencontre avec la menthe est flamboyante, une implosion d’arômes avec ses huiles essentielles, brûlantes, végétales et fraîches. L’huile d’olive vient en écho, pour répercuter les parfums sur les papilles. Ce poivre s’apprécie aussi sur les pêches, particulièrement les blanches.

Recettes de Saison Printemps-Fraises poêlées


Fraises poêlées

Préparation : 20 mn
Cuisson : 20 mn
Pour 4 personnes
450 g de fraises gariguette
1 orange non traitée
1 citron vert non traitée
40 g de beurre
150 g de sucre en poudre
Poivre du moulin
1. Lavez l’orange et le citron. Séchez-les. Prélevez les zestes, détaillez-les en fines lanières. Blanchissez-les 1 minute à l’eau bouillante. Passez-les sous l’eau froide et égouttez-les.
2. Versez 100 g de sucre dans une casserole avec 15 cl d’eau. Portez à ébullition et laissez frémir 3 à 4 minutes sur feu moyen. Ajoutez les zestes, laissez-les confire 10 minutes. Égouttez-les.
3. Rincez les fraises, équeutez-les.
4. Chauffez le beurre dans une poêle à revêtement antiadhésif. Dès qu’il est chaud, ajoutez les fraises et mélangez pour bien les enrober de beurre. Saupoudrez-les de sucre et laissez-les caraméliser sur feu vif. Versez-les dans un plat de service et donnez un tour de moulin à poivre.
5. Déglacez la poêle avec le jus de l’orange. Donnez un bouillon, ajoutez les zestes et versez sur les fraises.
6. Servez avec des sablés et une glace à la vanille.

Recettes de Saison Printemps-Cobbler aux framboises


Cobbler aux framboises

Préparation : 10 mn
Cuisson : 30 mn
Pour 6 personnes
400 g de framboises
10 g de sucre
1 cuillère à soupe de farine
Pour la pâte :
125 g de farine
60 g de beurre mou
80 g de sucre
1 blanc d’œuf
6 cl de lait d’épeautre ou de vache
1 cuillère à café rase de levure chimique
1. Rincez les framboises. Saupoudrez-les de sucre et de farine, mélangez et versez dans un plat à tarte de 26 cm de diamètre.
2. Pour préparer la pâte, mélangez la farine, le beurre mou et la levure ensemble jusqu’à ne plus avoir aucun morceau de beurre.
3. Ajoutez-y le sucre et le blanc d’œuf, mélangez à la spatule. Puis incorporez progressivement le lait
4. Déposez par cuillerées ce mélange sur les framboises en aplatissant légèrement les monticules de pâte.
5. Enfournez dans le four préchauffé à 180°C pour 30 à 35 min.

Le cobbler est une spécialité de la cuisine américaine. C’est une couche de fruits recouverte par une pâte type quatre quarts, plutôt moelleuse. C’est différent des crumbles qui sont eux recouverts d’une pâte sablée, plutôt croustillante. Le résultat est un vrai délice ! 

Recettes de Saison Printemps-Asperges aux morilles


Asperges aux morilles

Préparation : 15 mn
Cuisson : 1 h 35 mn
Pour 4 personnes
400 g de morilles fraîches
2 bottes d’asperges vertes
2 petites oranges non traitées
1 échalote
25 cl de crème liquide
10 cl de bouillon de volaille
1 cuillerée à soupe d’huile d’olive
Sel
Poivre
1. Préchauffez le four à 90 °C (th. 3).
2. Rincez les oranges, essuyez-les. Prélevez les zestes avec un économe. Faites-les sécher 1 h 15 dans le four sur une plaque recouverte de papier de cuisson. Après refroidissement, mixez-les pour les réduire en poudre.
3. Coupez le pied des morilles. Rincez les chapeaux à grande eau, égouttez-les. Pelez les asperges. Coupez les pointes à 10 cm (gardez les tiges pour une soupe). Hachez l’échalote.
4. Chauffez l’huile dans une sauteuse. Faites-y fondre l’échalote 2 à 3 minutes à feu doux. Ajoutez les morilles et les asperges. Mélangez 2 minutes, puis versez le bouillon. Salez, poivrez. Laissez cuire 10 minutes à feu doux. Ajoutez la crème. Poursuivez la cuisson 5 minutes. Hors du feu, mélangez-y quatre bonnes pincées de poudre d’orange.
5. Servez chaud.

Recettes de Saison Printemps-Omelette aux asperges


Omelette aux asperges

Préparation : 10 mn
Cuisson : 20 mn
Pour 4 personnes 
5 œufs
500 g d’asperges vertes
30 g de persil
3 cuillerées à soupe de pecorino râpé
2 cuillerées à soupe d’huile d’olive
Sel et poivre
1. Nettoyez les asperges, éliminez la partie dure, gardez les pointes tendres ; faites-les cuire dans une grande quantité d’eau salée pendant 10 minutes. Egouttez et laissez complètement refroidir.
2. Cassez les œufs dans une terrine et battez-les. Salez, poivrez, ajoutez le persil haché et le pecorino, puis mélangez. Ajoutez les asperges.
3. Faites chauffer l’huile dans une poêle antiadhésive et versez-y la préparation. Faites cuire l’omelette sur une face, puis retournez-la à l’aide d’une assiette ou d’un couvercle et faites cuire l’autre côté. Disposez sur un plat de service et servez chaud.

Si vous souhaitez mettre en valeur le goût des asperges, supprimez le fromage, et servez cette omelette froide.

Recettes de Saison Printemps-Omelette aux girolles


Omelette aux girolles

Préparation : 30 mn
Cuisson : 10 mn
Pour 4 personnes
800 g de girolles
4 œufs
1 gousse d’ail
1 bouquet de persil
1 cuillerée à soupe de graisse d’oie
1 cuillerée à café de lait
Sel et poivre du moulin
1. Le plus long est de nettoyer les champignons. Coupez le bout de leur pied. S’ils ont de la terre, passez-les à l’eau, essuyez-les avec du papier absorbant.
2. Coupez les champignons en deux parties de la tête au pied.
3. Versez la graisse d’oie dans une poêle bien chaude pour rissoler les champignons. Laissez cuire 7 minutes. Réservez au coin du feu.
4. Cassez les œufs dans un récipient de préparation. Ajoutez le lait, le hachis d’ail et de persil. Salez, poivrez.
5. Remontez la température de la poêle à feu vif.
6. Battez vigoureusement la préparation avec une fourchette pour la verser sur les champignons. Surveillez la cuisson, l’omelette doit rester baveuse et onctueuse. Servez chaud.

Il est possible d’accompagner cette omelette d’une salade verte.

lundi 30 mai 2022

dimanche 29 mai 2022

Billets-Edward Hopper

 Edward Hopper


 Compartiment C, voiture 293, 1938

L'art d'Edward Hopper incarne “le meilleur de la tradition américaine”, disait Jo, la femme du peintre. Pourtant, quand on entre dans le cadre, lumière, attitudes, composition, c'est l'insolite qui frappe.

­
Compartiment C, voiture 293 est un tableau magnifique. Beaucoup de tableaux du peintre américain Edward Hopper sont magnifiques, mais celui-là l'est particulièrement. C'est un ­tableau vert. Josephine (dite Jo), la femme d'Edward (dit Ed), l'appelait d'ailleurs ainsi, « le tableau vert ». Il montre une femme blonde, élégante, vêtue d'une robe de couleur prune (quetsche). Elle est assise dans le compartiment d'un train. Les murs et le mobilier du compartiment sont verts. Seul l'appuie-tête est blanc, à sa base violacé. La femme lit. La plupart des commentateurs la voient lire un magazine, mais il faut toujours se méfier de ce que Hopper fait lire aux femmes. Dans Chambre d'hôtel, par exemple, peint en 1931, une jeune femme dévêtue, assise sur un lit, paraît absorbée par la lecture d'un roman. Or elle tient dans ses mains « un indicateur de chemins de fer ». On le sait parce que Jo l'a noté dans le registre où, une fois un tableau achevé, Ed dessine l'œuvre à l'encre noire que Jo, ensuite, de son écriture ronde décrit.


Hotel Room, 1931

Jo est un personnage. Edward Hopper l'a épousée en 1924 – il avait 36 ans et Jo s'appelait alors Josephine Verstille Nivison. Elle est peintre. Ed ne la quittera jamais. Mais Ed n'est pas le genre à quitter. En 1913, il s'installe à Washington Square, à New York, dans un appartement-atelier duquel, malgré le succès et la fortune, il ne déménagera jamais – il y mourra en 1967. En 1924, il montre ses aquarelles dans la ­galerie Frank Rehn, qui lui organise sa première exposition personnelle et où il restera toute sa vie. Quant à Jo, jalouse comme une tigresse, elle sera son seul modèle féminin. Hopper est un homme fidèle. Jo, elle, est une emmerdeuse. Elle s'est « sacrifiée » pour Ed, dit-elle, lui a laissé l'atelier, et ne cesse de le lui reprocher. En 1946, elle commence même une grève de la faim pour protester contre l'indifférence d'Ed et du Whitney Museum pour son œuvre. Frank Rehn réglera le problème par un petit accrochage dans sa galerie.

Le photographe Arnold Newman raconte que le couple ne cessait de se disputer. Quand il voulait photographier Ed, Jo venait sans cesse se placer dans le champ. Etre dans la plupart des tableaux de Hopper ne lui suffisait donc pas. Puis il a compris que c'était leur façon de fonctionner. Jo admirait Ed. Dans son journal, elle écrit : « L'art de E. Hopper est tellement fondamental que l'on peut le comparer à Abraham Lincoln ou George Washington pour représenter le meilleur de la tradition américaine. » Il est probable qu'Ed devait aimer l'admiration que Jo lui portait. Elle tenait avec application ses registres. Elle l'accompagnait partout. Ils apprenaient l'espagnol ensemble. Et se fâcher continuellement avec elle devait l'arranger en lui réservant les longues plages de silence et de solitude dont il avait besoin. Hopper est un taiseux.

Pour savoir à quoi ressemblait Jo en 1938, il suffit de regarder la femme à la robe sombre dans le compartiment vert. C'est elle qui lit. Les femmes lisent souvent dans les tableaux de Hopper. Ou elles pensent. Ou elles rêvent. Elles sont parfois dénudées. Elles ne correspondent pas à l'image de la ménagère américaine. C'est peut-être pourquoi les femmes aiment beaucoup la peinture de Hopper : il les émancipe. Il ne les couvre pas de bijoux – Ed les détestait – mais les rend sexy. C'est une manière héritée de Courbet (Les Demoiselles du bord de Seine, 1856) dont Hopper a admiré la peinture lors de ses trois voyages en Europe (principalement à Paris) entre 1906 et 1910. C'est pourquoi sa Jo (Portrait de Jo, 1936) ressemble tant à l'autre Jo (Joanna Hiffernan), peinte par Courbet en 1865. Donc Jo lit. Hopper la vêt d'une robe stricte, la dote d'une forte poitrine, et dévoile légèrement le genou.


House by the railroad, 1925

On parle souvent de la Maison près de la voie ferrée (1925) comme modèle pour la maison de Psychose (1960) d'Alfred Hitchcock, mais il semble bien que le principal point commun entre le peintre et le cinéaste (qui adorait Hopper) soit cette figure de femme ambiguë, à la fois sage et sexuelle. Si l'on se reporte au registre, Jo écrit que la femme lit le New Yorker, que sa robe est « en jersey de laine violet », et qu'à ses côtés est posé le magazine Reader's Digest. Ed ajoute de son écriture fine et nerveuse : « Toile belge, couleurs Rembrandt, blanc de plomb, huile de lin. » Et puis il y a ce vert, un certain vert, somptueux, mélange « d'oxyde de chrome et de cadmium », écrit Jo. Un vert impossible à trouver sur le mur d'un compartiment d'un wagon de chemin de fer américain, ­aussi impossible que la hauteur du plafond de ce compar­timent, l'éclairage (on y reviendra) ou le paysage crépus­culaire entraperçu par la fenêtre.

C'est le côté étrange de Hopper. Le tableau paraît réaliste, mais quand on en regarde les détails, tout devient bizarre. Les gens sont souvent seuls, leurs attitudes, insolites, les rues, désertes, les pièces, vides, les paysages, inhabités, les points de vue, décalés, les lumières, artificielles... On n'y retrouve pas les signes caricaturaux des Etats-Unis : peu ou pas de voitures, pas de gratte-ciel, pas de grands espaces, pas de signes religieux, pas d'excitation, pas de foule, pas d'hystérie... Et pourtant, rien ne nous paraît plus américain qu'un tableau de Hopper, au point que de nombreux cinéastes, de Robert Siodmak (Les Tueurs, 1946) à Wim Wenders (The End of violence, 1997) et David Lynch (Mulholland Drive, 2001), s'en sont inspirés. Hopper peint une Amérique sans fard. Elle ressemble à ses femmes, stricte, engoncée dans une morale rigide mais ambivalente, à la fois froide et libidinale. Une assemblée de solitaires la compose, portant la sourde mélancolie d'un lointain déracinement.
Hopper adorait donc l'Amérique sans tendresse excessive. « Nos traits nationaux peuvent être si simplistes et étriqués qu'ils en paraissent puérils à des peuples plus subtils et plus raffinés », écrivait-il. L'un de ces peuples trouve une grâce particulière à ses yeux : le peuple français. De ses séjours parisiens, Ed gardera ­toujours un amour pour la culture française, pour sa peinture bien sûr, au premier rang de laquelle figurent Courbet, Degas et les impressionnistes, mais aussi pour sa littérature et sa poésie. Il récitait par cœur Verlaine et Rimbaud. Il ­lisait Mallarmé et Montaigne. Pourtant le même homme, en 1927, écrit : « L'art américain devrait être sevré de sa mère française. » L'art américain, en 1927, qu'est-ce que c'est que ça ?

C'est une idée obsédante – elle obsédera vingt ans plus tard Robert Rauschenberg. Hopper rêve d'un art amé­ricain autonome, cessant d'être une pâle copie de l'art européen. A la modernité européenne (Picasso n'a qu'un an de moins que lui), il oppose, bien que nourrie par la peinture française, sa vision américaine. En 1934, dans une interview au magazine Time, il devient plus catégorique : « La spécificité américaine d'un peintre est innée – il n'a nullement besoin de la rechercher. » Autrement dit : il suffit de ne plus copier l'Europe, d'être soi-même, et le reste suivra. Reste à savoir en quoi consiste cette « spécificité américaine ».

Il ne faut pas la confondre avec le regard ironique que pose Hopper sur l'Amérique, cet univers beckettien où les êtres semblent attendre quelque chose qui n'arrivera ­jamais – le rêve américain ? Parlant de l'œil de son confrère John Sloan (1871-1951), très influencé par l'art français, Hopper emploie le mot « frais ». Derrière le compliment s'entend un autre mot : naïf. L'art venant d'Amérique est entaché de naïveté, pense Hopper. Aussi décide-t-il, porté par sa passion pour le théâtre et son organisation visuelle (à New York, Jo et Ed voient toutes les pièces qui se montent, qu'elles soient classiques ou contemporaines comme celles d'Ibsen), aussi décide-t-il de jouer avec cette naïveté.

C'est d'abord une affaire de composition où le peintre excelle : donner l'illusion de la simplicité. Rien de plus évident que la femme lisant dans le compartiment vert – et l'exactitude du titre, Compartiment C, voiture 293, semble le con­firmer. Or, dans la réalité, la voiture 293 n'existe pas – pas plus que n'existent le vert, ce type de compartiment, le paysage crépusculaire et la lumière. D'ailleurs, cette lumière, d'où vient-elle ? La lampe est éteinte. Les ombres suggèrent qu'elle provient du couloir, mais comment le couloir d'un train à la tombée de la nuit peut-il projeter sur une femme une lumière solaire d'une telle crudité ?

Voilà donc l'étrangeté posée. Quelque chose d'artistiquement impur vient troubler ce qu'un regard hâtif prendrait pour du classicisme – mais classique, Hopper l'est aussi par ses dessins préparatoires, ses esquisses, ses études de mouvement, sa touche. Une lumière merveilleuse inonde le compartiment alors que le paysage fantomatique, avec sa route « blafarde » sous un pont « blanchâtre » (les précisions sont de Jo), semble un mauvais présage. Où va cette femme, vers le bonheur ou le malheur ? Quelle est la nature du calme absolu ­régnant sur les magnifiques paysages désertés (Collines au sud de Truro, 1930) ? Où est-on dans un tableau de Hopper : dans une comédie ou une tragédie ? Ainsi se définit la « spécificité américaine » : par l'ambiguïté et le décalage, ce que l'on retrouvera chez Rothko (abstraction ou paysage ?), Rauschenberg (sculpture ou peinture ?) ou, plus récemment, Christopher Wools (peinture, photographie ou imprimerie ?). Hopper en est le précurseur. « Je suis probablement un solitaire », disait-il. Et probablement l'inventeur de l'art américain.

People in the sun, 1960

Gas, 1940

Girlie show, 1941

Soir Bleu, 1914

Morning Sun, 1952

The City, 1927


Conference at night, 1949 

Chop suey, 1929F

Chop suey, 1929F

The Sheridan Theatre, 1937

House at Dusk, 1935


New-York Office, 1962

Lighthouse Hill, 1927

From Williamsburg Bridge, 1928

Hills South Truro, 1930
Source Télérama 

vendredi 27 mai 2022

Recettes Anti-cholestérol-Champignons en marinade provençale

 


Champignons en marinade provençale

Préparation : 
5 mn
Cuisson : 
20 mn
Marinade : 4 h
Pour 4 personnes
400 g de champignons de Paris miniatures surgelés
1 cuillerée à soupe de concentré de tomates
2 cuillerées à soupe de madère
2 cuillerées à soupe de vinaigre de xérès
Quelques gouttes de Tabasco
1 feuille de laurier
1 pincée d’herbes de Provence

1. Mettez les champignons encore surgelés dans une casserole et faites-les chauffer 5 minutes à feu vif en remuant à plusieurs reprises.
2. Ajoutez aux champignons le concentré de tomates, le madère, le vinaigre, le Tabasco, le laurier et les herbes de Provence et mélangez bien.
3. Portez à ébullition et laissez cuire à feu moyen pendant 10 minutes, sans couvrir, jusqu’à ce que les champignons soient juste tendres.
4. Versez le contenu de la casserole dans un ravier, ôtez le laurier, laissez refroidir, puis mettez le ravier dans le réfrigérateur et laissez mariner 4 heures au moins.
Servez frais.


Cette entrée est parfaitement diététique et ne vous apportera ni cholestérol, ni acides gras saturés. Les champignons de Paris contiennent très peu de calories. Profitez-en !


Par portion
45 kcal – 188 kj
Protides : 4.5 g
Lipides : 0.3 g
Glucides : 6 g
Acides gras saturés : 0 g
Cholestérol : 0 g



jeudi 26 mai 2022

mercredi 25 mai 2022